La campagne de recrutement à la Société nationale des hydrocarbures est révélatrice d’une nouvelle donne dans le recrutement dans les entreprises publiques : transparence et accès équitable pour tous à l’emploi. La fille d’un ancien ponte du pétrole, actuellement patron d’une institution de la République s’y est pliée, donnant un bel exemple de l’égalité des chances. La campagne de recrutement à la Société nationale des hydrocarbures est révélatrice d’une nouvelle donne dans le recrutement dans les entreprises publiques : transparence et accès équitable pour tous à l’emploi. La fille d’un ancien ponte du pétrole, actuellement patron d’une institution de la République s’y est pliée, donnant un bel exemple de l’égalité des chances.
«Garantir l’accès à l’emploi uniquement aux personnes méritantes et compétentes», telle est le principe cardinal de la nouvelle gouvernance de Gabon oil company (Goc) en matière recrutement, comme l’atteste la campagne de recrutement en cours. Officiellement lancée le 29 août dernier à Libreville, la campagne de recrutement de la Goc rencontre un franc succès. En témoigne la forte affluence constatée à la session d’information initiée dans le cadre de cette campagne, le 13 septembre dernier à Libreville. Plusieurs centaines de demandeurs d’emplois et/ou étudiants ont honoré de leur présence, cette rencontre animée par le directeur général de la Goc alors que seules, sont à pouvoir, une trentaine de postes dans les spécialités pétrolières, ressources humaines et communication.
Parmi les postulants aux postes à pourvoir, figurait en bonne place, entre autres, l’une des filles de Richard Auguste Onouviet, président de l’Assemblée nationale, député de Lambaréné, ancien ministre des Eaux et Forêt et du Pétrole. Ce qui n’a pas manqué d’arracher quelques commentaires parmi les postulants à l’emploi, qui se demandaient comment l’enfant d’un dignitaire du pays, se soumettait aux tracasseries du dépôt de dossier alors qu’un coup de fil de son père aurait amplement suffi. «À une autre époque, elle n’aurait pas été en file d’attente comme nous. Un coup de fil de son père aurait suffi pour la faire embaucher d’emblée. C’est vraiment bien qu’on commence tous avec une égalité des chances», a commenté une autre jeune postulante dans la salle, avant d’ajouter : «Il faut tirer le chapeau à son ponte de père qui montre ainsi qu’il est un grand esprit, un vrai homme politique comme on en rêve dans le pays.»
La pratique des passe-droits est en effet courante dans le pays. La Goc souhaite s’en soustraire. «A la Goc on ne recrute plus parce que vous connaissez l’administrateur directeur général, mais seulement sur la base des compétences du postulant, le tout en conformité avec la loi», a déclaré Arnaud Engandji. «Cette démarche permettra de garantir l’accès à l’emploi uniquement aux personnes méritantes et compétentes», a-t-il poursuivi.
Selon le patron de la société nationale des hydrocarbures, la rencontre du 13 septembre dernier avait pour objectif d’édifier les jeunes sur la campagne de recrutement en cours. «Nous avons décidé, avec l’ONE (Office nationale de l’emploi, ndlr), de relever un défi : celui de respecter les lois de la République en matière de recrutement», a déclaré Arnaud Engandji. Un objectif largement atteint avec, en prime, le dépôt de centaines de dossiers, qui matérialise la première étape du processus de transparence et du recrutement par le mérite au sein de l’administration publique, initiée par la Goc.
En d’autres termes, «l’idée pour nous tout au long de cette campagne, c’est de faire large diffusion des nouvelles directives qui nous ont été données en matière d’emploi, qui exigent une plus grande transparence et un meilleur accès de tous à l’offre d’emploi», a insisté le directeur général de la Goc. Un nouveau virage matérialisé le jour même, avec l’interdiction faite aux postulants, pendant la phase des entretiens d’embauche individuels, d’être face à un parent ou une connaissance. «Toute personne dérogeant à cette règle verra son dossier rejeté», a prévenu le patron de la société nationale des hydrocarbures.
Prévue la semaine d’après, la seconde phase, quant à elle, sera consacrée aux derniers entretiens pré-embauche, beaucoup plus techniques et professionnels, avec des épreuves de comptabilité, notamment.