Deux semaines après l’intervention des forces de l’ordre au quartier général du candidat de l’opposition, sa coordination de campagne a annoncé une saisine de la Cour pénale internationale à ce sujet.
Plusieurs jours après, les véritables raisons et les conséquences de l’intervention des forces de l’ordre au quartier général de Jean Ping sont encore mal connues. En plus de se rejeter mutuellement la responsabilité, les autorités gabonaises et le camp du candidat consensuel de l’opposition évoquent chacun son bilan de l’assaut donné dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016.
Quand les premiers nient avoir causé la mort de citoyens gabonais présents sur les lieux, les seconds attestent du contraire et exhibent des images qu’ils présentent comme des preuves. Ils menacent d’ailleurs de porter l’affaire devant la Cour pénale internationale (CPI). C’est en tout cas ce qu’a annoncé Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, le 14 septembre.
Selon le vice-président de la commission juridique de l’équipe de campagne de Jean Ping, seule la CPI permettra de faire toute la lumière sur cette affaire. Une demande d’enquête internationale indépendante a notamment été transmise au bureau du procureur de ladite Cour. En attendant, il a tenu à relever qu’au regard de l’heure choisie par les agents pour perquisitionner le QG de Jean Ping, les autorités gabonaises se sont mises en marge de la loi.
«La perquisition dans un domicile, se fait dans les heures légales : pas après 19 heures, pas avant 6 heures du matin, sauf réquisition faite de l’intérieur des lieux que l’on va perquisitionner», a rappelé Moukagni-Iwangou. Or, selon ce dernier, l’intervention a eu lieu aux alentours de minuit et une heure du matin. De même, les soutiens juridiques du candidat de l’opposition ont affirment avoir mal compris les violences perpétrées par les forces de l’ordre sur les lieux de l’intervention, ainsi que la destruction des bureaux, des documents, du matériel informatique et télévisuel.
Pour leur part, peu de temps après cet assaut, les autorités gabonaises avaient expliqué que l’intervention des forces de l’ordre au QG de Jean Ping était nécessaire pour éviter de nouvelles émeutes dans la capitale. A en croire le ministre de la Communication, il s’agissait, en réalité, d’un lieu stratégique pour les auteurs d’actes de vandalisme. Selon Alain-Claude Bilie-By-Nzé, les présumés casseurs s’y sont retranchés pour tenter d’échapper aux forces de l’ordre à leurs trousses.