Alors qu’elle fête son vingtième anniversaire, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), relocalisée de Bangui à Libreville au Gabon, subit de plein fouet la crise centrafricaine. Son avenir semble plus que jamais incertain...
Vingt ans après sa création, la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) n’en finit plus de stationner sur la piste de décollage. C’est à N’Djamena, le 16 mars 1998, que ce projet d’intégration de six pays ayant en commun le franc CFA et un espace géopolitique artificiel hérité de la colonisation, a vu le jour. Dans la ville même où, le 10 janvier 2014, a été décidé ce qu’il faut bien appeler son placement en coma artificiel.
Ce jour-là, face à l’extrême urgence de la crise centrafricaine, mais en toute désinvolture juridique puisque avait lieu dans la capitale tchadienne un sommet d’une autre organisation non habilitée à prendre ce type de résolution (la Ceeac, Communauté économique des États de l’Afrique centrale, regroupant dix pays, dont ceux de la Cemac), trois chefs d’État sur six, Idriss Déby Itno, Denis Sassou Nguesso et Ali Bongo Ondimba, ont improvisé la délocalisation du siège de la Communauté de Bangui à Libreville.