Le Parti Démocratique Gabonais (PDG) a célébré, le samedi 15 mars 2014, la «fête du 12 mars» synonyme de la commémoration de la création de cette formation politique en 1968 par l’ancien président de la République feu Omar Bongo Ondimba. 46 années d’existence ont ainsi été célébrées alliant l’utile, l’agréable et mais aussi le doute, même si tout a laissé croire à une réelle sérénité au sein de la formation politique au pouvoir.
Même si le «12 mars» a perdu de sa superbe, les militants ont rallié en masse l’esplanade du Jardin botanique de Libreville où ils ont assisté, en présence du Président Ali Bongo Ondimba, aux manifestations marquant le 46e anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG).
Si l’on ne s’en tient qu’à la mobilisation, aux chants et aux prestations des groupes d’animations, on devrait convenir de ce que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles au sein de cette formation politique. Pourtant, en coulisses, les grincements de dents se font entendre et deux démissions notables viennent d’avoir lieu ; celles de Jean Ping et de Jacques Adiahénot.
Pourtant vêtus aux couleurs du parti, certains dans les coulisses assurent qu’il n’est plus question que «de faire semblant afin de ne pas perdre le bout de pain qui permet de nourrir sa famille». Une phrase qui en dit long sur l’état d’esprit actuel des «Camarades» qui se regardent en chien de faïence «parce que les uns bénéficient plus des grâces du Grand Camarade président que les autres». L’aigreur de bien de militants du plus ancien parti politique en activité au Gabon ne s’affiche pas toujours à la télévision mais elle est bien réelle et elle a pour principaux ressorts les difficultés socio économiques ressentis par tout le monde ces derniers temps et, surtout, la primeur accordée à des «militants de circonstance», fraichement arrivés et bénéficiant des fruits d’un travail de terrain sur lequel ils n’ont jamais fait leurs preuves.
À la face du monde, la fête du parti fut belle sous une tente géante implantée au Jardin botanique de Libreville et savamment aménagée pour la circonstance. Comme de coutume, les groupes de militants sont arrivés en grand nombre pour montrer qu’ils «ne sont pas ébranlés par les démissions qui s’enregistrent de jour en jour». Ils ont voulu confirmer qu’ils appartiennent au «Parti de masses. Le rouleau compresseur». Et ils ont assisté à l’exposé-débat axé sur le «le Pacte Social et l’investissement humain», présenté par le directeur du Centre d’Etudes politiques du PDG, Eric Dodo Bouguendza. Une autre façon de démontrer que le parti au pouvoir demeure la première force de proposition du pays, mais surtout qu’il reste préoccupé par l’amélioration des conditions de vie de la population.
L’agréable, comme de coutume, et surtout le clou de ces festivités a été la plage de temps consacrée au trémoussement des femmes de l’Union des femmes du PDG (UFPDG). Comme elles savent le faire, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, les militantes ont donné de la voix et du rythme à ces manifestations du 12 mars 2014. Même si elles ont du attendre deux jours de plus, l’UFPDG a mis les petits plats dans les grands avec ses groupes socioculturels.
La fête s’est poursuivie le dimanche 16 mars 2014 avec un «match de gala» de football qui devrait permettre de clôturer les manifestations de ce 46 anniversaire. En attendant, les meubles ont été sauvés, de même que les apparences. Mais le ver demeure dans le fruit, pensent et déclarent en privé bien de militants. «Les lendemains sont incertains», soutient un militant qui a pourtant bien participé à cet anniversaire.
Le PDG a été créé le 12 mars 1968 à Koula-Moutou dans la province de l’Ogooué-Lolo par le défunt président Omar Bongo Ondimba. Il a pour «Dialogue, Tolérance, Paix».