Le médiateur de la République, Laure Olga Gondjout, regrette de n’avoir pas été écouté par la classe politique et par les forces vives de la Nation. En témoignent les événements postélectoraux ayant secoué le Gabon le 31 août dernier.
Refusant de s’exprimer jusque-là sur la situation qui prévaut actuellement au Gabon, notamment après les résultats du scrutin présidentiel du 27 août ayant entrainé une vague de violences et des morts, c’est par téléphone que le médiateur de la République a dit, ce 14 septembre, son désarroi face à ces événements.
Voix cassée, Laure Olga Gondjout s’est dite «meurtrie» par ce qui se passe dans le pays. «Je suis meurtrie de constater que nous n’aimons pas toujours le Gabon», a-t-elle déploré, estimant avoir suffisamment attiré l’attention de la classe politique et du peuple sur la crise qui couvait avant la présidentielle.
Le 7 mai 2016, soit 4 mois avant l’élection présidentielle, face à la crise multiforme que traversait déjà le pays, le médiateur de la République était monté au créneau pour appeler tous les acteurs politiques et forces vives de la Nation au «ressaisissement» en vue de prévenir le Gabon d’un «chaos».
Dans cette déclaration, le médiateur indiquait qu’il devenait impératif pour chacun, «de prendre la mesure de la situation de notre pays». Dressant un tableau sombre du pays, elle avait reconnu que le Gabon traversait des crises «morale, sociale, économique et politique». Ces différentes crises étaient, selon elle, devenues «sournoises, profondes et dangereuses», susceptibles de mettre en péril l’unité nationale, gage de la paix. «J’ai déjà tout dit et personne ne m’a écouté», s’est lamenté Laure Olga Gondjout, avant de s’incliner devant la mémoire des victimes de ces violences postélectorales.