Avec un taux de 20%, le pays arrive en tête dans l’espace communautaire en matière de produits financiers.
Le Gabon a, au cours de l’exercice 2015, affiché un taux de bancarisation de la population de 20 %. Dans l’espace communautaire, bien qu’il soit encore en deçà de certains seuils observés dans les économies dynamiques, reste que ce niveau d’accès aux services financiers est de loin le plus élevé de la Cemac.
A côté du Gabon, l’on a le Cameroun qui se situe à 18 % malgré le tissu bancaire dont dispose ce pays de 23 millions d’habitant. Le nombre d’individus ayant accès aux services financiers dans ce pays ne traduit pas le dynamisme de l’économie de ce pays.
Le Congo, le Tchad et la Guinée équatorial sont à 13%, 5%, et 11 %, respectivement. Pour Anne-Marie Gulde-Wolf, directrice adjointe du département Afrique du FMI, «les modèles bancaires appliqués en Afrique n’ont pas été pensés pour des populations à revenu faible ou médium, ne disposant pas toujours d’une épargne financière conséquente et n’ayant pas ou peu de biens à proposer en garantie le cas échéant».
Ces informations sont contenues dans le rapport 2015 de la Fondation Gates publié en collaboration avec la Banque mondiale et Gallup World Poll. Selon le rapport de, moins de 10% des populations sur le continent africain, soit environ 10 millions de personnes, sont bancarisées.
Le rapport évoque plusieurs raisons en guise d’explication : les faibles revenus des populations, le sous-développement des services financiers et les difficultés d’accès aux services bancaires entre autres.
Entre autres goulots d’étranglements, l’on cite également les lourdes garanties qu’exigent les prestations de services financiers pour accéder aux crédits. De plus, les coûts d’intermédiation bancaire sont jugés très élevés à cause de l’absence de systèmes d’information sur les emprunteurs.
La faiblesse de la concurrence dans le secteur bancaire, le coût des services bancaires trop élevé comparativement au niveau de revenu moyen des populations locales, et la concentration des réseaux bancaires en zone urbaine et périurbaine laissant les zones rurales non-couvertes.
«Il faut s’occuper particulièrement de la promotion de l’inclusion financière en Afrique centrale parce que la sous-région est à la traîne dans ce domaine. Cette insuffisance a tendance à entretenir la pauvreté et a freiné le rythme ainsi que la diffusion de la croissance dans les pays de la sous-région », explique Anne-Marie Gulde-Wolf.