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La Cour constitutionnelle proche de l’opposition, selon Rossatanga-Rignault
Publié le jeudi 15 septembre 2016  |  Gabon Review
Rossatanga-Rignault,
© Autre presse par DR
Rossatanga-Rignault, Le Secrétaire général adjoint de la présidence de la République gabonaise
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Le Secrétaire général adjoint de la présidence de la République gabonaise s’insurge contre le procès que le camp de l’opposition fait à la Cour constitutionnelle, la soupçonnant de partialité en faveur du pouvoir chaque fois qu’elle est saisie.


Souvent désignée ironiquement ‘’Tour de pise’’ par les partisans de l’opposition, car elle penche toujours du même côté, la Cour constitutionnelle n’incite pas suscite hésitation les candidats lésés, singulièrement ceux de l’opposition à la saisir. Elle est jugée inféodée au pouvoir. Elle est la mère de deux demi-frères d’Ali Bongo. Un fait légitime en droit qui la disqualifie d’emblée.

Pourtant, le professeur de droit et science politique, Guy Rossatanga-Rignault, relativise la méfiance de l’opposition, en estimant qu’il existe « des décisions de la Cour rétorquant des ordonnances du président de la République…des décisions annulant l’élection de candidats du parti au pouvoir existent tout autant. », plaide-t-il.

Il juge inexact les insinuations qui présentent la présidente de la Cour constitutionnelle comme incapable de juger objectivement, du fait de cette parenté. « C’est un argument qui peut être retenu, mais qui, dans les faits, est plus spécieux qu’autre chose. C’est le lieu de rappeler que la Cour constitutionnelle du Gabon se compose de 9 membres nommés à raison de 3 proposés par le président de la République, 3 par le président du Sénat et 3 par le président de l’Assemblée nationale. Précisons aussi qu’ils sont 9 parce que chacun d’entre eux est issu de l’une des 9 provinces du Gabon. Il y a 1 800 000 Gabonais. Chacun des juges, venant d’une province, est donc porteur (y compris à son corps défendant) d’une identité régionale ou ethnique. Si l’on doit se mettre à fouiller les origines et parcours personnels des uns et des autres, il risque de ne plus se trouver un seul juge crédible dans cette affaire. », argumente l’universitaire.

En poussant l’analyse, le Secrétaire général adjoint de la présidence estime que les opposants Jean Ping et Guy Nzouba Ndama réuniraient dans ce cas bien plus de juges constitutionnelles en leur faveur. « Mais Jean Ping est aussi père de deux enfants portant le nom Bongo (ceux qu’il a eu avec la fille aînée d’Omar Bongo, et donc des neveux d’Ali Bongo). À ce petit jeu malsain consistant à gratter sous la peau des uns et des autres, on pourrait aussi suspecter les 3 juges de la Cour qui avaient été proposés par l’ancien président de l’Assemblée nationale, M. Guy Nzouba Ndama (rangé aujourd’hui derrière Jean Ping). Mieux (ou pire), l’un des 9 juges de la Cour n’est autre que la propre nièce de M. Jean Ping, la fille de son frère aîné. Alors ? », a-t-il indiqué.

Pour lui, le problème est ailleurs. Les Gabonais ont plutôt un mauvais rapport avec la loi et le droit. Quand elle n’est pas appliquée (la loi), on s’en plaint, mais lorsqu’elle est appliquée contre quelqu’un on ne l’accepte pas, et les siens avec, soutient l’universitaire. « Nous sommes aussi à l’image de ces joueurs qui, au début du match, acceptent les règles du jeu et les arbitres et qui, lorsqu’ils ont perdu, remettent en cause les règles et l’arbitre. », ironise-t-il.

Auteur : Alain Telly Mouanda
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