Plusieurs organisations internationales ont plaidé pour l’organisation d’un sommet extraordinaire sur la situation du Gabon avec, en ligne de mire le règlement du contentieux électoral.
Préoccupés par la situation actuelle du Gabon, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique (Redhac) et les organisations membres de la coalition #MonVoteDoitCompter, ont récemment appelé la communauté internationale à organiser d’urgence, un sommet extraordinaire sur la situation prévalant dans le pays. Une initiative qui permettrait de contribuer au règlement du contentieux électoral, notamment en obtenant des autorités gabonaises la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote et, le cas échéant, le recomptage des voix en présence de représentants internationaux.
Un sommet qui, selon ces organisations, devrait être élargi aux partenaires tels que les États-Unis, l’Union européenne (UE) et la France qui se sont déjà prononcés en faveur de mesures d’apaisement et de transparence. En attendant l’aboutissement d’une telle démarche, elles ont appelé au respect des résultats des urnes du dernier scrutin présidentiel.
«L’expression du suffrage des Gabonais doit être respectée et la communauté internationale doit y aider», a affirmé le président de la FIDH. «On ne peut plus accepter de démocratie à intérêt variable en Afrique ou dans le reste du monde», a poursuivi Dimitris Christopoulos, conseillant par ailleurs les acteurs politiques gabonais à appeler au calme.
Un appel conforté par le vice-président de la FIDH Drissa Traoré. «Le droit des populations à choisir librement leurs dirigeants doit être respecté. Le manque de transparence et la fraude électorale dans le but de se maintenir au pouvoir sont les vecteurs de violence politique en Afrique», a-t-il estimé, invitant, lui aussi, la communauté internationale à garantir le respect des résultats des urnes. «La communauté internationale doit garantir que le président qui sera reconnu est celui pour lequel les Gabonais ont voté, ce qui permettra d’éviter que le pays ne sombre dans un chaos politique et sécuritaire», a-t-il conseillé.
Dans la même direction, la directrice exécutive du Redhac a invité les politiciens à la prise de conscience. «Les acteurs politiques gabonais doivent immédiatement prendre la mesure des enjeux en cours et appeler leurs partisans respectifs à la retenue», a plaidé Maximilienne Ngo Mbe, appelant les autorités à «libérer les personnes arbitrairement détenues, faire la lumière sur les allégations d’usage disproportionné de la force par les forces de l’ordre et s’assurer de la protection des défenseurs des droits humains». En outre, a-t-elle ajouté, elles doivent également «garantir l’indépendance et l’impartialité des organes en charge du règlement des contentieux électoraux».
Entre 2015 et 2018, 61 élections dont 30 élections présidentielles doivent se tenir dans 32 pays africains. Pour éviter les manipulations, fraudes et violences dues aux élections tronquées, la FIDH a mis en place la coalition #MonVoteDoitCompter, composée d’une centaine d’organisations de la société civile, africaine et internationale, de mouvements citoyens et dont la vocation est d’assurer la transparence électorale.