Dopé par la hausse des capacités de la production locale de ciment, du fer à béton, d’agrégats, du sable et la transformation du bois, la construction des bâtiments publics et autres logements est désormais à la portée du Gabon. Un plus dans la stratégie de diversification de l’économie du pays.
Avec la diversification de son économie, le Gabon est devenu producteur des matériaux de construction. Du fer à béton, au ciment, en passant par le bois le sable et le gravier le Gabon a développé une chaine de production de ces intrants essentiels à l’essor des BTP. Un atout déterminant pour étoffer l’offre immobilière de l’Etat qui, pour loger les services administratifs, croule sous le poids des baux.
Fer à béton made in Gabon
A ce jour le pays dispose de deux unités industrielles de production de fer à béton installées dans la zone économique à régime spéciale de Nkok. Associées, ces deux usines permettent de couvrir 50% de la demande nationale. De plus, grâce à la production locale, le prix du fer à béton a diminué de 36% entre 2013 et 2015, au bénéfice des consommateurs.
Les Aciéries du Gabon (ADG) en activités depuis février 2016, revendique une capacité de production annuelle de 60 000 tonnes de fer à béton. Cette filiale du groupe Foberd Gabon s’est spécialisée dans le recyclage des rebuts ferreux. C’est cette matière première que l’entreprise transforme en fer à béton. La construction de cette unité a nécessité un investissement d’environ 26 milliards de FCFA.
Dans les détails, le champ de production des ADG s’étendra à la fabrication de tubes ronds en acier, tubes rectangulaires, tubes carrés, corniers à ailes égales, poutrelles, fers plats et billettes. A côté de cette initiative, l’entreprise Chaudronnerie du Gabon (CDG), premier opérateur dans la filière, a jeté son dévolu sur ce marché depuis 2015. Sa production de départ se situait à 50 000 tonnes de fer à béton.
Les deux entités actives dans la filière pour l’instant, utilisent la production d’alliages de manganèse de Moanda en dehors des rebuts de métaux ferreux. Toutefois leur production est à 75% destinée à ravitailler le marché national.
Hausse de la production de ciment
La capacité de production locale de ciment tire dans les 500 000 tonnes par an depuis la mise en exploitation de la nouvelle usine de broyage de clinker de la société Ciment d’Afrique (Cimaf). Cette capacité est extensible à 1 million de tonnes, selon cette filiale du groupe marocain Addoha. Par rapport à 2013 où le pays vu sa production de ciment péricliter à 160 000 tonnes, le Gabon produit désormais trois fois plus de ciment depuis 2015. Les effets de cette augmentation ne se sont pas faits attendre. L’apport des cimenteries gabonaises a induit des conséquences positives pour les ménages et les promoteurs immobiliers. Notamment la baisse du coût du ciment et l’approvisionnement simplifié de cette matière première de la construction de logements. Mais l’impact de cette augmentation sur la production nationale de logements et sur une éventuelle baisse des loyers n’est pas encore quantifiable.
Du bois pour construire
Dans la même logique de doter le Gabon de bâtiments publics de qualité, le pays d’Ali Bongo peut compter sur ses ressources forestières : bois. Les essences diversifiés et prestigieuses de la forêt gabonaise peuvent servir à la fabrication des ouvertures (portes et fenêtres), des meubles et même des maisons entièrement construites à base de bois. Ce matériau local de construction est disponible et sa transformation est un acquis garanti par le cluster bois de la zone économique à régime spéciale de Nkok. Dans cette installation, le pays pose les jalons de la troisième transformation du bois qui consiste à fabriquer des produits finis (meubles portes, fenêtre, etc.).
Plus de graviers et du sable
La filière de production de sable et d’agrégats a également été stimulée par les besoins générés le secteur des BTP. En six ans, le Gabon a enregistré une montée fulgurante du volume d’agrégats produits qui a été multiplié par huit. Selon les statistiques officielles, cette capacité de production des exploitants de carrières est passée de 45 400 tonnes d’agrégats en 2009 à 400 000 tonnes en 2015. Pour ce qui est de la filière sable, un engouement similaire est perceptible. En 2014, la production de sable a atteint les 1 100 000 tonnes pourtant en 2009, environ 800 000 tonnes de sable étaient injectées sur le marché gabonais. Et comme dans toute économie de marché, la hausse de l’offre d’agrégats et de sable s’est accompagné d’une réduction considérable des coûts.
De toute évidence, la chute des prix des différents matériaux de construction, subséquente au développement de leur production locale, atteste de ce que, aujourd’hui plus qu’hier, le Gabon peut sereinement envisager de reloger son administration dans de meilleures conditions. Ceci en construisant des bâtiments publics.