Si les gabonais utilisent désormais Internet une partie de la journée, tel n’est toujours pas le cas de la messagerie et des réseaux sociaux comme Facebook, Whatsapp et Viber qui sont encore bloqués, et ce, depuis la proclamation des résultats du scrutin présidentiel du 27 août dernier. Un blocage effectué au mépris des droits des abonnés voire des citoyens puisque l’Agence de régulation de communications électroniques et postales, l’ARCEP, tout comme les autorités gouvernementales ne fournissent aucune explication quant aux désagréments engendrés. Une véritable omerta sur cette privation des libertés !
Un pays replié sur lui-même ! C’est l’image que renvoie le Gabon depuis l’annonce des résultats de la présidentielle en cours. Lesquels résultats ont été suivis de sérieuses perturbations d’Internet. Déjà deux semaines que les abonnés des quatre opérateurs téléphoniques : airtel, Libertis, Moov et Azur ne parviennent plus à envoyer un message ou à se connecter sur les réseaux sociaux. Le tout au vu et au su de l’Agence de régulation de communications et des autorités gouvernementales, sans qu’aucune explication plausible ne soit donnée aux abonnés. Partout c’est le silence radio. Une situation qui va à l’encontre même de l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Lequel article stipule que « Tu as le droit de penser et de dire ce que tu veux sans que personne puisse te l’interdire. Tu dois pouvoir échanger librement des idées, y compris avec les habitants des autres pays ».
Echanger des idées avec les habitants d’autres pays, depuis bientôt deux semaines les Gabonais ne savourent plus ce bonheur de la civilisation moderne, et ce alors même que le gouvernement lui-même avait promis de ne pas couper Internet ou encore interdire l’accès aux réseaux sociaux lors du processus électoral. Une parole qui n’a pas résisté au besoin trop grand des coupures d’Internet et autres services de messagerie devenu la marque de fabrique sous régionale de la présidentielle en Afrique centrale. Après le Congo de Sassou N’guesso en mars et le Tchad d’Idriss Deby Itno, un mois plus tard, le tour revient au Gabon qui s’est jeté de plein pieds dans cette logique « sous régionale ».