Libreville, La Cour constitutionnelle du Gabon vient de boucler le contentieux post électoral dans le cadre des locales du 14 décembre 2013. Selon une source judiciaire, la Cour constitutionnelle vient de faire son travail dans le plus strict respect des règles, conformément aux missions que lui confère la loi fondamentale de notre pays. Pour en savoir plus, plongeons dans le secret dudit contentieux que la rédaction d’infosgabon.com a suivi.
En effet, et à y regarder de très près, la haute institution au terme du contentieux post électoral, a annulé les élections dans deux provinces du Gabon. Une tache qu’elle a accompli en toute liberté, sans pression aucune et conformément aux dispositions relatives à son fonctionnement. Ainsi, elle a décidé de faire reprendre les élections dans quatre localités du pays. Pour la Province de l’Estuaire dans la Commune d’Owendo et pour la Province de la Ngounié, dans les Communes de Lebamba et de Mimongo, ainsi que dans le Département de la Louetsi-Bibaka dont la capitale est Malinga.
En examinant minutieusement les décisions d’annulation des résultats de l’élection des Membres des Conseils Départementaux et des Membres des Conseils Municipaux du 14 décembre 2013 prononcées par la Cour Constitutionnelle, suite aux requêtes présentées respectivement par Le candidat Jean Joël MOUSSOUNDA, tête de liste de l’Union du Peuple Gabonais (UPG, opposition) et de la candidate Adelaïde PIBADI, tête de liste des Sept Merveilles (7M, opposition), tendant à l’annulation des résultats obtenus par la liste de candidatures du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) au 1er arrondissement de la Commune d’Owendo, voisine de Libreville, la capitale gabonaise.
Dans la Province de la Ngounié, une requête a été présentée par le candidat Jean Stanislas MAYOMBA, candidat de la liste de l’Union Pour la Nouvelle République (U.P.N.R.) tendant à la constatation de l’inéligibilité de deux candidats sur la liste de candidatures du PDG et à l’annulation des résultats obtenus par ladite liste dans le Département de la Louetsi-Bibaka. Une autre requête a été présentée par Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, Président du Parti Social Démocrate (PSD) tendant à l’annulation des résultats obtenus par la liste de candidatures du PDG dans la Commune de Mimongo. Enfin, une requête a été présentée par Rubain GODA, candidat tête de liste de l’U.P.N.R tendant à l’annulation des résultats obtenus par la liste de candidatures du PDG dans la Commune de Lebamba.
Au regard de ce qui précède, notamment de toutes les requêtes déposées pour l’annulation des résultats des élections des membres des Conseils Départementaux et des conseils municipaux du 14 Décembre 2013, il apparait clairement que ce sont les listes du PDG, parti au pouvoir, qui ont payé le plus lourd tribut.
En effet, Dans la Commune d’Owendo, sur 19 636 inscrits, 7 445 votants et 6504 suffrages exprimés, c’est la liste conduite par le Candidat OBAME ESSONE Pierre Claver du PDG, qui est arrivée largement en tête avec 2 883 voix, soit 44,33 % et obtenue 15 sièges. Elle était suivie de la liste conduite par l’Indépendant ABO BEKALE Laurent avec 1030 voix, soit 15%, et obtenue 5 sièges ; ensuite celle conduite par le candidat ESSIANE OYONE Alain du Centre des Libéraux Réformateurs (CLR, majorité au pouvoir) avec 952 voix et 14,64% et obtenue 5 sièges lui aussi.
Dans la Commune de Lebamba, sur 2978 inscrits, 2334 votants et 2179 suffrages exprimés, là encore c’est la liste du PDG conduite par le candidat NZIENGUI NZOUNDOU Flavien qui arrive largement en tête avec 1 155 voix, soit 53,01% et obtenue 11 sièges ; suivi de la liste de l’Union pour la nouvelle République (U.PN.R.), conduite par le candidat GODA Rubain avec 378 voix soit 17,35% et obtenue 3 sièges, ensuite celle conduite par le candidat MADOKA Jacques du CLR avec 317 voix soit 13,17% et obtenue 3 sièges, enfin la liste conduite par le candidat MOULENGUI Vincent, de la coalition UFA-PSD-PGP avec 287 voix, soit 13,17% et obtenue 2 sièges.
Dans la Commune de Mimongo sur 1658 inscrits, 1326 votants et 1234 suffrages exprimés, c’est toujours la liste du PDG conduite par le candidat NZIENGUI MADOUNGOU Alfred Edmond qui arrive en tête avec 644 voix, soit 52,19% avec 9 sièges ; suivi de la liste du Parti Social Démocrate(PSD, opposition), conduite par le candidat MOUKAMBI KOUMBI Marcel avec 452 voix soit 36,63% avec 6 sièges, ensuite de l’Alliance Démocratique et Républicaine (ADERE, majorité au pouvoir), conduite par le candidat BOUNDJANGA F. Justin, avec 138 voix soit 11,18% et obtenue 2 sièges.
Dans le Département de la LOUETSI-BIBAKA sur 1501 inscrits, 1194 votants et 1148 suffrages exprimés, la liste du PDG conduite par le candidat DOUMADIAMBA Rodrigue arrive largement en tête avec 825 voix, soit 71,86% avec 12 sièges suivie de la liste de l’U.P.N.R conduite par le candidat MAYOMBA J. Stanislas avec 323 voix soit 28,14% et obtenue 5 sièges.
Les résultats ci-dessus obtenus par les différentes listes en compétition au cours du dernier scrutin, organisé dans notre pays en décembre 2013, pour l’élection des Conseils Municipaux et des Conseil Départementaux, démontrent a suffisance le professionnalisme de la Cour Constitutionnelle, car la fameuse tour de pise viens encore une fois de se pencher du coté de la démocratie et du respect de la légalité, en montrant à la face de tous, qu’elle est là pour dire le droit et faire respecter le droit.
Par conséquent, le procès en sorcellerie intenté souvent contre la Cour Constitutionnelle est une vue de l’esprit, elle masque difficilement la mauvaise foi des politiciens incapables, depuis l’avènement de la démocratie, de faire leurs preuves sur le terrain politique, qui n’arrivent pas à se faire élire dans leur soi-disant fief électoral et dont la seule issue demeure pour eux, de trouver des boucs émissaires en jetant l’opprobre sur les neufs sages. Ces Politiciens gagneraient dès maintenant de s’atteler à faire consciencieusement le métier qu’ils ont choisi d’exercer à savoir : faire de la politique.