Les résultats dans la province du Haut-Ogooué, où Ali Bongo a obtenu 95%, est au cœur de la discorde entre le pouvoir et l’opposition. Selon l’opposition, le pouvoir a triché et falsifié les procès-verbaux pour obtenir un score aussi élevé qui lui a permis de remporter la victoire sur Jean Ping. Le camp de l’opposant met en avant notamment un cas de corruption présumé au niveau de la centralisation des résultats dans la capitale provinciale Franceville. Trois représentants de l’opposition, deux commissaires et un vice-président, sont mis en cause.
Tout part du vice-président de la Commission électorale. L’homme contacte ses deux commissaires et leur promet de l’argent pour valider les résultats donnant 95% à Ali Bongo. Un des commissaires raconte un rendez-vous avec un homme à bord d’un 4x4.
Son vice-président monte dans la voiture puis ressort avec 50 millions de Francs CFA à partager en trois. « Le prix de notre silence », dit le commissaire, qui affirme s’être repenti. « Je me suis confessé. C’est l’argent du contribuable. Je l’ai pris mais j’ai dénoncé », confie-t-il.
Sans nouvelles des trois hommes, Rodrigue Bokoko part à leur recherche. Le coordonateur opposition pour le Haut-Ogooué ne se dit pas surpris. « Dans un pays de misère » dit-il, « 50 millions c’est beaucoup. » Tenace, l’homme retrouve les commissaires. Ils avouent et témoignent dans un acte d’huissier dont RFI a obtenu copie. Sur l’homme au 4x4, le texte parle d’un inconnu qui serait de la majorité.... suite de l'article sur RFI