Alain-Claude Bilie-By-Nzé, le ministre de la Communication, s’offusque du silence de Reporters sans frontières (RSF) et des autres défenseurs de la liberté de la presse face aux attaques des sièges de L’Union et de Gabon télévision.
Le porte-parole du gouvernement s’est étonné de ce que les attaques des médias officiels ne soient pas condamnées par les organismes de défense de la liberté de la presse. «Ce que je déplore … c’est que le siège de l’Union ait été attaqué. L’Union est un quotidien national. Zéro réaction de reporters sans frontières (RSF). En tout cas, pas à ma connaissance. Je n’ai rien entendu. Je n’ai rien lu. Zéro réaction de toutes les organisations internationales qui se battent pour la liberté de la presse».
Alain-Claude Bilie-By-Nzé s’exprimait ainsi lors d’une conférence de presse conjointe avec ses collègues de l’Intérieur et des Affaires étrangères, le 8 septembre à Libreville. Pour lui, le sort de L’Union et de Gabon Télévision aurait dû attirer l’attention des défenseurs de la liberté de la presse. «Le siège de la télévision nationale a été attaqué», a-t-il lâché estimant qu’il s’agissait d’une opération visant à «prendre le pouvoir par la force, par la rue». Aussi ne comprend-il pas le mutisme de RSF et des autres organisations de la branche. «Ce qui aurait intéressé RSF c’est qu’un journaliste Français ici ou Gabonais se plaigne du gouvernement. Et là il y aurait un communiqué de RSF», a-t-il lancé. «Que le siège d’un journal au Gabon ait été attaqué volontairement pour l’empêcher de paraître, cela n’a pas semblé intéresser quelqu’un», «ce qui a semblé intéresser les gens», c’est de leur demander «le nombre de morts».
Après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba, une vague de violences a secoué le Gabon. Dans cette atmosphère de crise, le siège du quotidien L’Union a été en partie incendié, de même que le matériel et les véhicules du personnel. Le siège de la télévision nationale a également été la cible des émeutiers. De même, la Radio télévision Nazareth (RTN) a totalement été incendiée. TV+ et des journaux en ligne dont Gabonreview et Gabonactu ont été victimes de cyberattaques. Mais ces cas n’ont ému non plus le ministre de la Communication.