Le ministre des Affaires étrangères a qualifié de «très controversé» le rapport de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE), et d’«inapproprié» le comportement de certains d’entre eux.
Le ministre des Affaires étrangères n’a pas eu le verbe tendre pour réfuter le rapport des observateurs de l’UE sur le scrutin du 27 août. Emmanuel Issozet Ngondet a estimé, le 8 septembre dernier, que la mission d’observation de l’Union européenne a publié «un communiqué très controversé» à « l’opposé des communiqués des autres partenaires internationaux, des autres organisations».
Selon le chef de la diplomatie gabonaise, «l’Union européenne s’est déployée sur le terrain en ne respectant pas le cadre de sa mission». Une mission prescrite et encadrée par l’accord signé entre le gouvernement gabonais et l’UE, mais aussi par un Code de bonne conduite des observateurs de l’UE. Le ministre n’a pas précisé les termes de cet accord, ni les dispositions violées par les observateurs européens. Il a simplement indiqué que la Mission d’observation de l’UE devait exercer son travail dans le strict respect de la loi.
Or, durant tout le processus, ces observateurs ont «souhaité, parfois avec insistante, parfois avec fracas, travestir ou violer la loi pour se retrouver dans des situations où la loi ne leur permettait pas d’être présents», a-t-il précisé.
Invoquant le Code de bonne conduite, le ministre des Affaires étrangères a relevé qu’il impose des «devoirs d’impartialité et de neutralité aux observateurs de l’UE». Il interdit également aux observateurs de s’exprimer publiquement sur les constats qu’ils auraient faits durant leur mission et que cette tâche était dévolue à leur porte-parole. Le chef de la diplomatie gabonaise dit avoir observé «beaucoup d’incongruités dans les comportements des observateurs de l’UE», et cette posture le laisse « croire que l’UE a voulu, dans l’accomplissement de sa mission, changer son mandat». «A travers le comportement de ces observateurs, on a la nette impression qu’elle a voulu transformer ce mandat d’observation en un mandat de contrôle visant à s’octroyer une responsabilité de certification des résultats de l’élection présidentielle au Gabon. Ce n’était pas la mission qui lui a été confiée», a-t-il dénoncé.
Pour le ministre «le Gabon n’est pas un Etat en situation post-conflit», le Gabon est un Etat de droit qui a les institutions politiques et légales ayant fait leur preuve et consolidées à l’épreuve de plusieurs échéances électorales. C’est un comportement «inapproprié» a fustigé Issozet Ngondet. Cette sortie musclée réussira-t-elle à effacer les doutes sur la transparence du scrutin du 27 aout ? Rien n’est moins sûr.