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Présidentielle 2016 : Quand RFI & France 24 prennent la place des médias gabonais !
Publié le jeudi 8 septembre 2016  |  Gaboneco
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Le secteur de l’audiovisuel public gabonais dégoute une bonne frange de la population, surtout en cette période marquée par la présidentielle. Le public est abandonné à lui-même car les médias publics nationaux ne jouent pas leurs rôles. Gabon Télévision et Radio Gabon, pour ne citer que ceux-là, font dans l’autocensure pire l’amateurisme, obligeant les populations à s’informer via les médias extérieurs tels RFI et France 24, jugés beaucoup plus crédibles.

« Ce qui se passe au Gabon est tout simplement scandaleux, j’ai honte pour les journaleux (Ndlr : faux journalistes) de Gabon Télévision et Radio Gabon. Ils abrutissent le peuple. Nous sommes obligés de faire confiance à des médias étrangers pour nous informer juste et vrai sur ce qui se passe dans notre pays. C’est triste ! ». Ainsi, s’exprime une commerçante du marché de Lalala dans le 4e arrondissement de Libreville. Comme cette dame, tous les Gabonais sont témoins du traitement de l’information inéquitable effectué par les médias publics du pays. En cette période vitale où le pays vit un grand moment de son histoire, les Gabonais se trouvent sevrés d’informations. Et pour cause, Gabon Télévision et Radio Gabon sont sur le banc de touche. Pis encore, les deux médias n’ont rien trouvé d’autre à faire que de verser dans la désinformation
.

Il y a une absence totale de professionnalisme et une flagrante violation du Code de la Communication. Lequel code stipule dans son article 26 que « L’objectivité doit être la seule règle dans la manière de rendre compte des informations (…) ».« Ils sont tout sauf objectifs et crédibles, les journalistes de Radio Gabon et Gabon Télévision. C’est des gens qui n’ont pas la claire conscience de leur travail. En plus d’être manipulés, Ils s’autocensurent », c’est la conviction d’un des responsables de Radio Gabon qui a requis l’anonymat. Conséquence : le public est obligé de se tourner vers RFI (Radio France Internationale) et France 24 qui offrent aux Gabonais et au monde entier le pluralisme d’opinions et l’expression de la démocratie avec des débats et des interviews de qualité qui se fondent sur la règle d’or du journalisme, à savoir, l’équilibre.

C’est pourquoi, les Hommes politiques de tous bords sont obligés de se rendre souvent en France pour être entendus ou défendre leurs idées. Tout ceci se passe avec la complicité du CNC, le Conseil National de la Communication qui par son « silence coupable » encourage les médias publics à violer outrageusement l’article 46 du Code de la Communication qui stipule clairement « Le service de la radio et de la télévision organise périodiquement des émissions-débats portant sur des sujets d’actualité et reflétant le pluralisme d’opinion ».

Le constat est grave ! Pas d’émissions, pas de débats pour éclairer les Gabonais. Au contraire, un seul son de cloche est autorisé dans les médias publics, celui du pouvoir. Ce manque de professionnalisme constitue un grave péché en journalisme. Car faut-il le souligner, le journalisme n’a pas été créé pour faire les yeux doux à Ali Bongo Ondimba ou à Jean Ping. Le journalisme se fonde sur les faits, les traite, les analyse et les diffuse. C’est au public, donc à l’opinion de se faire sa propre idée, en jouant son rôle d’arbitre. Mais décider de n’en faire qu’à sa tête pour plaire à X ou Y, c’est encourager le « banditisme professionnel ». Devant l’épaisseur de l’enjeu, le service public gabonais doit se mettre au service des intérêts des populations. Radio Gabon et Gabon Télévision doivent donc cesser immédiatement de faire dans la coquinerie et le copinage.

Le journalisme est un métier trop sérieux qui ne laisse aucune place à ces formes de déviances. On ne diffuse pas l’information en fonction de ses humeurs, mais plutôt en pensant sans cesse aux sensibilités du public. La parole doit être donnée à tous les acteurs de la société. C’est cela le journalisme et le pluralisme d’opinions !

YAO
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