Au moment où la France réclame, à l’instar des Etats-unis et l’Union européenne, le recomptage des voix bureau par bureau, l’Union africaine demande par contre qu’on respecte la loi gabonaise qui veut que les contestations se fassent auprès de la Cour constitutionnelle.
L’Union africaine et la France ne semblent pas avoir la même position sur la situation postélectorale du Gabon. Alors que la France a clairement emprunté la voie de l’Union européenne et des Etats-Unis demandant, comme le fait Jean Ping, le recomptage des voix bureau par bureau, l’Union africaine adopte une autre posture. En effet, le président en exercice de l’UA, Idriss Deby Itno, a demandé à l’opposition et au parti au pouvoir de “privilégier le dialogue et la concertation dans le strict respect des procédures légales et constitutionnelles” peut-on lire dans un communiqué émis par celui qui est également président du Tchad. Pour Idriss Deby le recomptage des voix n’est ni prévu par la constitution, ni par la loi électorale gabonaise.
Poursuivant sa déclaration, le président du Tchad a par ailleurs proposé la médiation de l’Union africaine et appelé les candidats à recourir aux «instruments pertinents de l’UA, pour trouver une solution à la crise née du contentieux électoral». Si la posture de l’union africaine tranche avec celle des pays occidentaux, l’on se demande jusqu’où pourrait-elle aller lorsqu’on sait qu’elle n’a pas pu défendre le colonel Kadhafi. Que peut bien faire Idriss Deby au cas où la victoire d’Ali Bongo n’arriverait pas à être reconnue par les pays occidentaux ? Des interrogations dont les réponses seront connues dans les tous prochains jours.