Il y a pénurie d’informations sur le Gabon. « L’Internet a été progressivement coupé dans le pays. Il n’est plus possible d’accéder aux réseaux sociaux. Même les communications mobiles dans le pays sont limitées et filtrées », rapporte une journaliste camerounaise revenue du Gabon ce 4 septembre 2016.
Le constat similaire est fait par l’Agence France Presse qui rapporte que « Internet toujours suspendu, télévisions indépendantes mises hors d’usage... Le Gabon vivait dimanche en manque d’informations (…) De manière générale, l’information est une denrée rare au Gabon ces jours-ci ». L’Ong Internet sans frontières relève également que des restrictions sont imposées à l’accès Internet et aux réseaux sociaux. L’Ong rappelle que la dégradation progressive du réseau Internet a été constatée au lendemain de l’élection présidentielle du 27 août. La dégradation s’est accentuée avec les violences ayant suivi la proclamation des résultats.
Depuis l’éclatement des émeutes, le quotidien « L’Union », principal journal du pays, ne paraît plus. « Nous avons fait l’objet d’un incendie. Nous ne pouvons pas travailler », affirme le directeur de la publication, Lin-Joël Ndembet, cité par l’AFP. Il ne précise aucune date pour la reprise.
D’autres médias sont également muets. Il s’agit notamment de Radio-Télévision Nazareth (RTN) et Télé Plus dont les locaux ont subi des attaques. Le patron de RTN, pasteur Georges Bruno Ngoussi, regrette que le siège du média ait été incendié et la régie détruite.
Hormis les médias internationaux, les Gabonais se contentent donc essentiellement des chaînes publiques, notamment Gabon Télévision et Gabon 24, qui sont peu dissertes sur la crise en cours dans le pays.
A la veille de l’élection, le gouvernement, par le biais du ministre de l’Intérieur Pacôme Moubelet Boubeya (photo), avait pourtant assuré que l’Internet ne serait pas coupé. « Nous avons tous besoin de cet outil et nous n’avons absolument rien à cacher. L’information doit circuler, les réseaux sociaux seront accessibles », avait-il soutenu.