Paris - La France a exprimé jeudi sa vive préoccupation face aux violences ayant éclaté dans la nuit au Gabon après l’annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba, et réclamé une procédure transparente pour lever tout doute sur la sincérité du scrutin.
Des résultats ont été publiés hier. Il y a un doute sur leur sincérité, il convient que les recours s’exercent dans le respect de la loi et dans le cadre d’une procédure transparente et impartiale, a déclaré le chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault en marge de la conférence des ambassadeurs français réunis à Paris.
Avec l’Union européenne, la France appelle à la publication des résultats, bureau par bureau. C’est de cette manière que les Gabonais pourront avoir confiance dans les résultats et qu’il n’y aura aucun doute sur le respect de leur choix. Aussi, la France ne peut que réprouver avec fermeté tout recours à la violence et appeler chacun à la plus grande retenue, a-t-il ajouté.
Auparavant, le ministre avait fait part de sa plus vive préoccupation, dans un communiqué au lendemain d’une nuit de violences à Libreville.
Selon le candidat malheureux à la présidentielle, l’opposant Jean Ping, qui conteste l’issue du scrutin, deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées jeudi dans l’assaut contre son QG des forces de sécurité à Libreville, où l’Assemblée nationale avait été incendiée plus tôt au cours d’émeutes.
D’après la commission électorale, Ali Bongo Ondimba, 57 ans, a été réélu président pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages devant son rival Jean Ping (48,23%), 73 ans, ex-cacique du régime du défunt Omar Bongo, le père d’Ali.
Cet écart marginal représente une différence de voix de moins de 6.000 voix, sur un total de 627.805 inscrits, dans ce petit pays pétrolier de 1,8 million d’habitants. Le président sortant devrait sa réélection à son score écrasant dans son fief familial, le Haut-Ogooué, où il aurait obtenu 95,46% pour plus de 99% de participation.
L’opposition conteste ces chiffres et a demandé en vain un comptage des voix bureau de vote par bureau de vote.
La France, ex-puissance coloniale au Gabon, a quelque 14.000 ressortissants dans ce pays, selon le Quai d’Orsay. Les Français ont été appelés à rester chez eux.
Lors de la précédente élection présidentielle en 2009, aux résultats contestés par l’opposition, Paris avait été accusé d’avoir pris parti pour Ali Bongo et le consulat de France avait été incendié à Port-Gentil.