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Présidentielle 2016 : Survie appelle François Hollande à se ranger du côté du peuple gabonais
Publié le mercredi 31 aout 2016   |  Gabon Review


François
© Autre presse par DR
François Hollande, Président de la République de France


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Dans une lettre ouverte au président de la République française, l’association dénonce les nombreuses irrégularités du scrutin, la répression grandissante qui s’abat sur l’opposition, et demande à la France de ne plus soutenir le régime d’Ali Bongo.

Selon l’association Survie, face aux fraudes et à la répression, la France doit arrêter son soutien aveugle à Ali Bongo. Cet appui qui tiendrait sur près d’un demi-siècle, à travers la coopération militaire et sécuritaire, devrait cesser à l’issue de la proclamation des résultats du scrutin du 27 août dernier, souhaite de tous ses vœux, l’ensemble des membres de ce groupe qui lutte contre toutes les formes d’intervention néocoloniale française en Afrique et la promotion pour une refonte réelle de la politique étrangère de la France en Afrique.

Dans son courrier daté du 29 août 2016, l’association, relève les fraudes et irrégularités enregistrées par les observateurs, les médias lors du vote massif des Gabonais le 27 août dernier. « Tout d’abord en amont des élections, avec le fichier électoral qui comporte de très nombreuses irrégularités comme l’a démontré dans un audit, le chercheur May Mouissi : plus d’une cinquantaine de villes ont un nombre d’électeurs inscrits plus important que d’habitants par exemple ! La veille du jour du vote, le 26 août, la Cour constitutionnelle (présidée par la belle-mère d’Ali Bongo, pour rappel) annonçait qu’elle autorise les militaires à voter en dehors des centres dans lesquels ils sont régulièrement inscrits, et l’ouverture de listes additives d’électeurs pour eux, ceci en dehors de tout cadre légal. Mais aussi lors de la journée du vote, où de nombreuses personnes ont été surprises en train de voter plusieurs fois avec différentes cartes d’électeur, notamment certains élus PDG à Libreville, sans parler des nombreux cas de bureaux de votes fictifs où se trouvaient des urnes pré-remplies comme ont pu le montrer plusieurs vidéos et photos », souligne-t-il.

Selon Survie, malgré toutes ces « fraudes avérées » en faveur du président sortant, de nombreux acteurs internationaux dont le Parti socialiste français considèrent, tout comme la société civile, ainsi qu’une large partie de l’opposition politique gabonaise, qu’Ali Bongo est nettement distancé par son opposant principal, Jean Ping. « Ces affirmations font suite à la compilation d’une grande partie des procès-verbaux des bureaux de vote dont les différents observateurs, tant de la société civile que des partis politiques, ont obtenu une copie », précise-t-il dans le courrier au chef de l’exécutif français.

Une situation qui réveille d’ores et déjà des doutes de soupçons sur l’esprit républicain du président Ali Bongo, suspecté de préparer un nouveau coup de force pour s’imposer, quitte à utiliser la violence. « En effet, et comme nous vous l’avions déjà signalé dans notre courrier du 22 juillet dernier, les répressions vont grandissant contre les opposants depuis le début du mois de juillet (de nombreux militants sont d’ailleurs encore aujourd’hui en prison, et ce, de manière totalement illégale). Ce week-end, c’est l’activiste franco-gabonais Rodney Ekorezok, membre-fondateur du CRAN Gabon et qui avait participé à la mise en place du dispositif AAA (Alerte Arrestations Arbitraires) qui a disparu juste après que plusieurs de ses amis ont eux-mêmes été embarqués par des forces gouvernementales. De plus, les deux chaînes de télévision privées, TV+ et la RTN, ont cessé d’émettre suite à une attaque de membres des forces armées du régime contre leurs installations. Les forces militaires ont de nouveau été déployées dans les rues, notamment de la capitale Libreville », fustige l’association, demandant à l’exécutif français de ne pas reconnaître automatiquement les résultats qui seront annoncés par le ministère de l’Intérieur, notamment avant que toute la lumière soit faite sur les nombreuses fraudes avérées qui ont eu cours pendant l’ensemble du processus électoral, et de « conserver une extrême vigilance vis-à-vis des résultats qui seront annoncés par les organes responsables des élections du fait des allégations de non-impartialité de ceux-ci ».

« Nous vous demandons également de condamner publiquement toutes les violences et répressions perpétrées par les forces de sécurités gabonaises contre la population gabonaise, et renouvelons notre exigence de suspension de la coopération militaire et sécuritaire avec le Gabon. Par la même, nous vous demandons d’exiger la libération immédiate des différentes personnes arrêtées de manière arbitraire et détenues illégalement, et notamment le dernier en date, le citoyen français Rodney Ekorezok, tout comme l’ensemble des citoyens et militants détenus pour des raisons politiques, notamment Firmain Ollo Obiang, J. R. Yama, Koumba Mba Essiane », conclue Survie.

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