Face à la dégradation des voies secondaires de Libreville, des jeunes gens s'occupent à refermer, tant bien que mal, trous et nids-de-poule.
La tâche devrait incomber au ministère des Travaux publics. Mais ce sont des jeunes, avec les moyens du bord, qui s'en occupent. Avec des morceaux de briques, des cailloux ramassés ici et là, ils tentent de réparer ce qui peut l'être. En échange, seuls certains automobilistes leur glissent des jetons de 25 ou 100 francs.
A peine 20 ans, Stéphane Koumba Nziengui travaille ainsi sur Ozangué. Grâce à lui, la voie menant au commissariat du carrefour de Sogatol serait encore praticable. Ces jeunes volontaires déplorent cependant l'indifférence des pouvoirs publics et des automobilistes. Pour échapper à l'oisiveté ou au vol, ils ont choisi de contribuer autrement à l'amélioration de l'état de nos routes. Ils n'attendent certainement pas des éloges, mais en retour un peu de considération. « Nous ne sommes pas obligés de le faire. Mais lorsque ces grands hommes dans leurs véhicules de luxe nous regardent d'un air hautain, alors que c'est grâce à nous qu'ils préservent leurs voitures, c'est quand-même frustrant. Ils estiment que ce que nous faisons est une forme de mendicité », a poursuivi le jeune Stéphane.