Les Gabonais retiennent leur souffle et redoutent des violences mardi, jour de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle : second septennat pour le président sortant Ali Bongo Ondimba ou alternance avec l’ex-patron de l’Union africaine Jean Ping ?
A partir de 17 heures (16 heures GMT), le ministre de l’intérieur doit lire les résultats dans les locaux de la commission électorale nationale (Cénap) alors que le pays tourne au ralenti depuis la fermeture des bureaux samedi soir.
Opposant tardif
Ex-baron du régime du président Omar Bongo, opposant tardif après l’élection de son fils Ali en 2009, Jean Ping, 73 ans, prétend renverser la famille au pouvoir depuis 1967 dans une région, l’Afrique centrale, où l’alternance politique est exceptionnelle.
« Nous maintiendrons l’ordre », affirme le pouvoir. « Nous ne nous laisserons pas voler notre victoire », répètent les pro-Ping : les risques de troubles urbains sont réels dès l’annonce des résultats, puisque les deux camps revendiquent déjà la victoire.
« Je suis élu », a lancé dimanche Jean Ping, alors que le président-candidat attend « sereinement » les résultats. Son porte-parole a cependant affirmé dès samedi soir qu’« Ali Bongo est en tête avec une avance qui ne peut plus s’inverser ».
Morts, pillages, couvre-feu…
Habitués à la paix civile, les Gabonais n’ont pas oublié qu’en 2009 des violences post-électorales avaient éclaté à Port-Gentil la capitale économique (morts, pillages, couvre-feu, consulat de France incendié…).
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Persuadés de la victoire de Jean Ping, ses partisans préviennent qu’ils n’accepteront pas d’autre verdict : « Les esprits sont déjà surchauffés. Tous ces jeunes ne se laisseront pas faire », prévient un proche de Ping.
« Nous savons que des violences se préparent dans certains quartiers », confiait à l’AFP avant le vote une source gouvernementale, affirmant avoir identifié les meneurs.
Un chapelet de doléances
Réclamant « l’alternance », des électeurs pro-Ping ont aussi égrené un chapelet de doléances dans ce petit pays pétrolier frappé par la chute des cours du baril : « pas d’emplois pour les jeunes », « accès difficiles aux médicaments », « routes à moitié construites », coupures d’eau et d’électricité…... suite de l'article sur LeMonde.fr