Après deux semaines de campagne acharnée, le candidat consensuel de l»opposition a animé son meeting de clôture sur l»avenue Jean-Paul II devant une foule venue nombreuse lui témoigner ses intentions de vote.
Le principal challenger à Ali Bongo s»est positionné comme un prétendant à la direction du pays pour les sept prochaines années. Suite aux mobilisations en croissance ininterrompue et au ralliement à sa cause d»autres candidats, Jean Ping est arrivé au terme de cette campagne manifestement ragaillardi.
La dernière étape de sa campagne électorale a donné lieu à plusieurs interventions les unes aussi virulentes que les autres. En dehors des orientations de la jeunesse «UPGiste» avec Elsa Boukandou, de la société civile avec Ndong Edzo, de quelques acteurs politiques de l’équipe de campagne de Jean Ping, au rang desquels Bertrand Zibi, Alexandre Barro Chambrier, il y a eu celle très remarquée de Jean-François Ntoutoume Emane. L’ancien Premier ministre a indiqué que l’arrivée de Ping au pouvoir est le signe que le Gabon sera lavé de ses souillures. La libération du Gabon sera de ce fait proclamée et «Ali Bongo avec sa mafia d’étrangers, nous les mettrons dehors», a-t-il dit, soulignant que le Très Haut ne trouverait pas d’endroits dignes pour Ali Bongo même en cas de rédemption. René Ndémezo’o Obiang, directeur de campagne de Jean Ping, est revenu pour sa part sur les consignes de vote et sur la vigilance à adopter, notamment en cas de présence dans les bureaux de vote des bulletins des candidats ralliés à Jean Ping. «Le seul bulletin à considérer est celui de Jean Ping», a-t-il prévenu.
À la suite de ces propos, le tour est revenu à la coalition des candidats regroupés autour de Jean Ping. Michel Menga représentant Guy Nzouba Ndama, excusé, a tenu à rappeler le caractère historique de l’engagement que les électeurs sont appelés à prendre. «Il nous appartient de mettre un terme à cet accident de l’histoire avec votre bulletin de vote», a-t-il clamé.
Pour Roland Désiré Aba’a Minko, le secret de la réussite réside dans la foi en Dieu. En demandant quelques secondes de repentance, à genoux avec la foule qui a suivi, il a livré un symbole révélateur selon lui. La main avec ses cinq doigts indispensables pour nombre d’activités, rappelle cette coalition de candidats autour de Jean Ping où tous n’ont pas la même taille, mais jouent chacun un rôle déterminant.
Léon-Paul Ngoulakia a fait entendre qu’il n’écoute que l’appel au vote massif de Jean Ping, non pas celui lancé par Ali Bongo à ceux qui ont quitté le bateau du Parti démocratique gabonais à le réintégrer. «J’ai entendu qu’il faut revenir à la maison. Quelle maison ? La maison où il y a les crimes rituels, où il y a le projet graine (allusion à l’homosexualité), où on brûle les gens ?», s’est-il interrogé ironique.
L’intervention qui a suivi s’apparentait à ce que les footballeurs appellent une passe décisive. Casimir Oyé Mba qui est revenu sur l’opportunité de la candidature unique, s’est appliqué à préciser que c’est à la demande insistante du peuple qu’ils sont parvenus à une coalition. Loin des a priori négatifs, l’ex-candidat de l’Union nationale a indiqué que «nous vous avons entendu, nous avons compris, nous l’avons fait pour les Gabonais, pour la jeunesse. Maintenant que nous l’avons fait, nous vous attendons demain à votre tour pour voter Jean Ping», a-t-il lancé, distillant au passage quelques conseils à l’intention de Jean Ping. «Jean Ping n’est pas le candidat d’une région, d’une tribu, d’une ethnie, il est le candidat de tous les Gabonais, des vrais Gabonais», a-t-il averti, appelant, sans états d’âme, à voter massivement Jean Ping. De même, il a eu quelques mots pour les militaires à qui il a demandé d’avoir à l’esprit qu’en face d’eux ils ont leurs petits frères, sœurs et enfants.
Jean Ping, à son tour, après avoir salué la mémoire de ses prédécesseurs dans cette lutte, a exhorté le peuple à exercer massivement leur devoir civique. Les motivations de sa candidature se fondent dans les ruines des sept précédentes années. «Les Gabonais ont été divisés comme jamais. Les violences physiques et morales ont été exercées contre ces citoyens avec les instruments de l’Etat pour le compte d’un homme dont la quête d’un pouvoir absolu a viré à l’obsession. C’est donc un pays fracturé dont nous héritons au sortir de ce septennat de triste mémoire», a-t-il justifié.
Au nombre des actes qu’il prévoit, Jean Ping a promis modifier la constitution en ramenant à deux tours le scrutin présidentiel. De même, il prévoit le limiter à un mandat renouvelable une fois. Il a dit en sus qu’il abolira la loi interdisant l’entrée au Gabon des véhicules de plus de trois ans, prise par Ali Bongo. Il a promis d’annuler par ailleurs le plan de déguerpissement des populations installées dans la zone d’Akanda, de même, il promet que dès la rentrée prochaine l’école sera gratuite de 0 à 16 ans, etc. etc.
.jpg)
.jpg)
.jpg)