Lésés par l’accord des ’’vieux’’ qui a vu le désistement des candidats, Guy Nzouba Ndama, Casimir Oye Mba et Léon Paul Ngoulakia au profit de la candidature de Jean Ping, Raymond Ndong Sima, Bruno Ben Moubamba, Gérard Ella Nguema, etc. présentés à tort ou à raison comme de « petits candidats », multiplient désormais les contacts. Et cela disent-ils pour envisager ensemble l’avenir du pays, et sortir ainsi du simple rôle de figurants que les caciques leur attribuent volontiers.
Un deuxième regroupement de l’opposition, à quelques jours seulement de la tenue du scrutin ? La question est désormais sur toutes les lèvres, après l’appel lancé la semaine dernière, par le candidat de l’union nationale tendance AMO, Gérard Ella Nguema à tous les autres candidats largués par l’accord des trois. Lequel accord des trois a vu le retrait de l’ancien Président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama et de l’ex-gouverneur de la banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Casimir Oye Mba en faveur de la candidature de Jean Ping et rejoint sur le tard par le candidat indépendant, Léon Paul Ngoulakia
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Pour Gérard Ella Nguema, Raymond Ndong Sima, Bruno Ben Moubamba et tous les autres candidats considérés abusivement comme des « poids-plumes », la suspicion et le dénigrement dont ils font désormais l’objet de la part des trois caciques associés, n’a d’autre but que de les confiner au simple rôle de figurants faisant le jeu du pouvoir. Il faut donc se rencontrer pour « envisager l’avenir du pays ensemble ».
Et sitôt l’appel lancé, la parole n’a pas tardé à se joindre à l’acte, puisque lors de sa conférence de presse, lundi dernier au carrefour ancienne Sobraga sur les attaques d’une extrême gravité, dont il fait l’objet par les pros Ping depuis qu’il a refusé d’adouber la candidature du fils d’Omboué, l’ancien Premier Ministre, Raymond Ndong Sima a confirmé qu’effectivement ces négociations avaient eu lieu entre un certain nombre de candidats lésés par l’accord des anciens.
Incidence sur l’issue su scrutin
La question reste maintenant de savoir si ces négociations aboutiront à une candidature unique entre ces candidats. Et aussi si une telle candidature aurait un impact considérable sur l’issue du scrutin désormais polarisée entre les camps Jean Ping et Ali Bongo Ondimba.
Au regard du mode de scrutin à un seul tour comme le notre, on est tenté de penser qu’un deuxième regroupement de l’opposition, s’il a lieu ne fera que compromettre davantage les chances de l’opposition de l’emporter. Même dans l’hypothèse où il ne serait pas possible, malgré la polarisation Ping-Ali du scrutin, la participation de ceux que l’on considère injustement comme de « petits candidats » a toujours de forte chance de parasiter les voix de l’opposition et fragiliser ainsi la position de Ping. Surtout dans une élection à un tour où une seule voix peut faire la différence.
Mais le scrutin à un tour n’est pas le seul handicap, car il y a également la faible inscription des citoyens sur la liste électorale. Et à bien regarder cette liste électorale, on comprend aisément qu’un Gabonais seulement sur trois y est inscrit. Ce qui signifie que la population des meetings, d’un coté comme de l’autre n’est pas égale à la population électorale, c’est-à-dire celle qui vote. En plus, l’absence des instituts spécialisés sur les études sociologiques des choix des électeurs, nous empêche d’attribuer la majorité des 600 mille inscrits à tel ou tel camp. Surtout quand on sait qu’au tout début de l’enrôlement, certaines chapelles politiques de l’opposition, notamment l’union nationale, avaient dissuadé leurs partisans de s’inscrire, au motif qu’il fallait d’abord faire aboutir la fameuse DTE (Destitution-Transition-Election), qui s’est avérée un échec. Alors gare au triomphalisme électoral avant l’heure.