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Présidentielle 2016 : Les SMS de l’exaspération
Publié le mercredi 24 aout 2016   |  Gabon Review


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© Autre presse par DR
Présidentielle 2016 : Les SMS de l’exaspération


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Les opérateurs de téléphonie mobile sont pointés du doigt par leurs clients qui reçoivent de manière abusive, des SMS incitant à voter Ali Bongo. Retour sur le fond de cette campagne médiatique très décriée.

Exaspérant ! Tel est sentiment des centaines de milliers d’abonnés d’Airtel et Libertis notamment qui, depuis plusieurs jours, reçoivent des messages marketing à des fins électoralistes. «Changeons ensemble pour récompenser votre ardeur, votre travail et votre ingéniosité. Soutenons le programme pour l’Egalité des chances et votons Ali le 27 août prochain», est, en substance, l’un des messages reçus par les abonnés d’Airtel. Les abonnés Libertis, pour leur part, ont reçu le message suivant : «Les femmes gabonaises sont le socles de nos familles et de notre société. Votons Ali afin d’accorder plus d’opportunités à nos mères, filles, épouses et amies».

Cette campagne des opérateurs de téléphonie en faveur du candidat au pouvoir, est-elle légale ? Alors qu’Airtel Gabon et Libertis sont très décriés à cet effet, il semblerait, dans les faits, qu’ils n’y soient pour rien, du moins pas comme on l’entend, si l’on se réfère au short-code du message reçu par les clients. Le short-code est un numéro court (quatre chiffres dans le cas du Gabon) à travers lequel un opérateur de téléphonie mobile envoie à ses abonnés des messages à caractère promotionnelle, marketing, ou véhicule ceux d’un autre opérateur économique, administration ou institution.

Dans le cas d’un message promotionnel dont Airtel Gabon et Libertis sont les auteurs, le short-code est tout bonnement «Airtel» et «Libertis». Or, ici, le short-code est le mot court «ChangEns». «L’opérateur ne fait que véhiculer le message mais n’en n’est nullement à l’origine», a expliqué un ancien consultant d’Airtel Gabon ayant requis l’anonymat. «Vu son contexte économique actuel, pourquoi s’en priver ?», a interrogé le consultant, révélant que les opérateurs toucheraient entre 30 à 40% de pourcentage de commissions sur le rendement du short-code, lequel est cédé à un promoteur privé par l’Autorité de régulation des télécommunications au Gabon (Arcep).

Au Gabon, en effet, les shorts-codes sont la propriété de l’Arcep qui les cède à l’opérateur de téléphonie mobile, à l’institution, à un promoteur privé ou l’administration souhaitant communiquer via un opérateur de téléphonie. De sources concordantes, le short-code est facturé à 10 millions de francs l’unité. Tout semble donc s’expliquer : A y regarder de près, que l’équipe de campagne du candidat Ali Bongo pourrait bien être derrière cette campagne médiatique via SMS. Dans tous les cas, ces messages sont vivement déplorés par les clients d’Airtel Gabon, qui n’ont qu’un seul souhait : celui de ne plus les recevoir.

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