Le pays investissements dans l’agriculture, l’élevage et la production halieutique pour juguler les importations des denrées alimentaires qui coûtent en moyenne 300 milliards de Fcfa au Gabon par an.
Le Gabon reste dépendant des importations pour satisfaire sa demande en produits alimentaires. Sa dépense moyenne annuelle en importation de denrée alimentaire se situe autour de 300 milliards de Fcfa. En 2015, le Gabon a par exemple déboursé jusqu’à 364 milliards de Fcfa pour satisfaire sa demande en produits alimentaires. Cette enveloppe est en hausse de 08% par rapport à 2014 où 337 milliards ont servis pour des besoins identiques.
La note est pour le moins salée pour l’économie gabonaise qui projette d’atteindre émergence à l’horizon 2025. Selon les statistiques officielles, les produits alimentaires représentent environ 18% des produits importés et constituent le deuxième poste d’importations du Gabon. L’impact négatif de ces importations sur la balance commercial du pays, s’amplifie davantage avec la chute des cours du pétrole.
Potentiel agricole
Pour le Gabon qui compte un peu plus 1,8 millions de consommateurs, cette situation est paradoxale. Le pays regorge d’un potentiel agricole indéniable. Le Gabon couvre une superficie de 267 667 km2, dont environ 80% est constituée de forêt équatoriale. Le couvert forestier du Gabon représente 22 millions ha. Le pays dispose de ressources naturelles et de conditions climatiques propices, de vastes étendues verdoyantes de terres arables et d’un environnement favorables au développement des activités pastorales et halieutiques. Un potentiel qui ne demande qu’à être mis en valeur.
Booster la production
Heureusement qu’au Gabon, la sécurité alimentaire est un enjeu intégré dans les politiques publiques de développement. Le pays s’est donné le défi de convertir sa dépense alimentaire tournée vers l’extérieur, en relançant la production agricole et halieutique nationale. « Je sais que la terre gabonaise peut nourrir ses enfants au meilleur prix », rassurait le président Ali Bongo Ondimba, lors du lancement du programme Graine en mars 2015.
Les premières récoltes restent attendues, le coordonnateur de ce programme, Léandre Bouloubou, explique que l’objectif est d’atteindre 20 000 entrepreneurs agricoles engagés ; d’avoir 200 000 ha de plantations (cultures vivrières et de rentes); de réduire la dépendance alimentaire du Gabon et de faire du pays le 2e producteur d’huile de palme et 3e producteur de caoutchouc en Afrique d’ici 2020. Graine est un partenariat public-privé entre l’Etat et la firme Olam International à travers la société Sotrader. Elle est détenue à 51% par l’Etat gabonais contre 49% pour l’indienne Olam international.
Toujours en agriculture, le pays porte d’autres initiatives comme le Prodiag lancé en 2011 par l’Institut gabonais d’appui au développement (IGAD). Ce projet respectivement financé à hauteur de 79% et 21%par l’AFD et l’Etat gabonais s’emploie depuis cinq ans à booster la production agricole locale.
Le secteur piscicole n’est pas en marge de cet effort de relance de la production nationale. Quelques unités d’élevage de poisson ont vu le jour au cours du septennat finissant. C’est le cas d’un projet pilote du ministère des Pêches logé à la station piscicole de La Peyrie, dont la production mensuelle oscille entre 700 kilos et 1 tonne de poisson frais.