Pour sortir le pays de la dépendance alimentaire extérieure, l’Etat a engagé une révolution multisectorielle qui englobe tout le secteur primaire.
Entre 2009 et 2016, l’agriculture qui, de tout temps constitue le tendon d’Achille du Gabon, a vu un accroissement des investissements dans le secteur. La révolution verte, conduite par le chef de l’Etat, a permis démultiplier le nombre de surfaces agricoles passé de 16 212 hectares en 2009, à 80 527 en 2016. Ces chiffres démontrent que d’importantes ressources financières ont été consacrées au développement de l’agriculture et de l’agro-industrie.
Ce bond est chevillé à l’ambition du Gabon qui, à l’horizon 2025, entend garantir la sécurité alimentaire durable de ses populations et se hisser au rang des grands pays producteurs et exportateurs de produits agricoles dans le monde. Ce qui passe par l’essor de l’agriculture et de l’élevage. Aussi pour y parvenir, les autorités ont-elles porté leur choix sur l’impressionnant potentiel ainsi que la richesse naturelle dont dispose le pays.
Car, afin que les 26 millions d’hectares de terres arables dont dispose le Gabon soient rentables et permettent aux populations de se nourrir décemment, il est question dans un premier temps de délivrer le pays de l’emprise des multinationales de l’agroalimentaire qui déversent une grande partie de leurs surproduction dans le pays et dans un second temps, promouvoir une agriculture durable et compétitive qui accompagnera le pays sur le chemin de l’autosuffisance alimentaire, et de faire passer la contribution du secteur au PIB de 3,3% en 2015, à 20% en 2020.
Les autorités ont pour donner chair à cette politique de vastes chantiers agricoles depuis 2010 grâce à des partenariats publics-privés, des partenaires techniques et financiers, et sur fonds propres. Avec l’appui de l’Union européenne, un projet communautaire consiste à rattraper le retard de production du manioc et du plantain, dont les déficits s’établissent respectivement à 143 mille tonnes et à 103 mille tonnes. Au niveau du Gabon, l’ambition des autorités vise à atteindre le pic de 260 mille tonnes pour le manioc et à produire 250 mille tonnes de banane plantain.
Le partenariat public-privé opère dans le domaine dans la culture du palmier à huile et de l’hévéa. La multinationale agroalimentaire singapourienne Olam a conclu des accords avec l’Etat dans le développement de ces deux cultures dans certaines provinces du pays. Aujourd’hui, l’or rouge coule à flot à Kango, Mouila et Lambarene. Elle permet même déjà que les populations souffrent moins des désagréments des insuffisances de la fourniture de l’énergie électrique dans certaines localités comme dans le chef-lieu du Moyen-Ogooue.
Si l’aménagement des surfaces agricoles n’a pas malheureusement pas réussi à renverser la dépendance alimentaire du pays aux produits importés, reste cependant que des performances ont été réalisées dans le secteur.
C’est ainsi que l’on peut citer le fort investissement massif dans l’hévéaculture et le palmier à huile, le lancement et la mise en œuvre du programme Graine qui favorise l’implantation d’exploitations agricoles gabonaises, la mise en œuvre du Prodiag qui appuie l’agriculture et l’élevage périurbains et enfin, le développement de nouvelles activités agro-industrielles pour mieux intégrer la filière et lui apporter plus de débouchés économiques à forte valeur ajoutée. L’impact de ces initiatives s’évalue en termes de création de 3 164 emplois et de formation de 2 474 agriculteurs entre 2009 et 2016.