Le ralliement de deux ténors de l'opposition gabonaise à la candidature de Jean Ping pour l'élection présidentielle du 27 août est un "coup de force" contre "la démocratie" et "le peuple", a dénoncé vendredi le porte-parole du président sortant Ali Bongo.
Mardi, le principal opposant avait annoncé avoir rallié à sa cause deux candidats de poids, l'ex-président de l'Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama et l'ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba. L'objectif est d'éviter un émiettement des voix de l'opposition qui profiterait à M. Bongo, dans un scrutin à un seul tour.
"C'est une candidature inique plutôt que unique", a raillé lors d'une conférence de presse le porte-parole d'Ali Bongo, Alain-Claude Bilie By Nze, rappelant que seuls deux candidats sur les 13 autres se sont désistés.
"C'est un coup de force qui a été perpétré contre la démocratie, contre le peuple, contre des militants", a poursuivi M. Bilie By Nze. "Les partis politiques comme l'Union nationale (de M. Oyé Mba, ndlr) se retrouvent aujourd'hui sans candidat et sans que la base ait été consultée".
Le porte-parole s'en est ensuite pris aux "apparatchiks de l'ancien régime".
M. Oyé Mba, qui avait retiré sa candidature au profit d'Ali Bongo il y a sept ans, "avait dit que même si le pape le lui demandait, cette fois il ne retirerait pas sa candidature. Il faut croire que Ping est au-dessus du pape", a-t-il ajouté.
Quant à Guy Nzouba Ndama, qui a démissionné du perchoir et du parti au pouvoir en mars, "son séjour dans l'opposition n'excède pas trois mois", a asséné le porte-parole.
"Ils soutiennent un candidat dangereux, qui prône la violence", a ajouté M. Bilie By Nze en référence à une polémique vieille de plusieurs mois, suite à la circulation sur les réseaux sociaux d'une vidéo où Jean Ping disait vouloir "se débarrasser des cafards".
A 10 jours du scrutin, les invectives entre pouvoir et opposition se font de plus en plus virulentes.
Le billet d'humeur "Makaya" du quotidien pro-pouvoir l'Union, ne cesse par exemple de surnommer M. Ping (métis de père chinois) le "bridé d'Etimboué (sa région natale)" ou encore le "Chinetoque".
Dans une vidéo postée vendredi sur le compte Twitter de M. Ping, ce dernier accuse en retour le pouvoir d'"instrumentaliser la violence". "On découvre des armes partout. On fait venir aussi des mercenaires" de l'étranger, a-t-il accusé.