Le candidat du Parti social-démocrate (PSD) à la présidentielle considère que le retrait de Guy Nzouba Ndama en faveur de Jean Ping est une faute.
Pour Pierre-Claver Maganga Moussavou, il aurait mieux valu une réduction de candidats à la présidentielle du 27 août prochain pour s’assurer de la victoire de l’opposition face à Ali Bongo. Dans une récente interview accordée au site de Jeune Afrique, le candidat du Parti social-démocrate (PSD) ayant refusé de se rallier «à qui que ce soit» a notamment considéré comme une erreur politique le retrait de l’ancien président de l’Assemblée nationale au profit de Jean Ping. «Si Guy Nzouba Ndama avait maintenu sa candidature, l’Ogooué-Lolo aurait sans doute massivement voté pour lui, ce qui aurait réduit les chances d’Ali Bongo. Je doute qu’il y ait dans l’Ogooué-Lolo un report de voix en direction de Jean Ping», a-t-il expliqué, non sans demander à voir la suite des évènements.
Par ailleurs, le leadeur du PSD qui n’a pas manqué de se targuer d’être opposant depuis 1990, estime que cette candidature unique n’augure rien de bon, en dépit de la présence d’un autre poids lourd de l’opposition, Casimir Oye Mba de l’Union nationale (UN). Pour cause ? «Le vote est encore en grande partie géo-ethnique (au Gabon)», a-t-il déploré. Pour lui, l’opposition a besoin de deux ou trois candidatures fortes pour enrayer celle du président de la République sortant. «Une seule candidature de l’opposition, avec une faible représentativité à travers le Gabon, ne peut pas empêcher la réélection d’Ali Bongo», a mis en garde Pierre-Claver Maganga Moussavou. L’on se rappelle d’ailleurs que l’idée avait été lancée, il y a quelques jours, par Guy Nzouba Ndama lors de la présentation de son projet de société. Pourquoi s’est-il dédit ? D’aucuns estiment qu’il a cédé à l’appel d’une partie des Gabonais et en privilégiant l’ «intérêt supérieur de la Nation», alors que d’autres y voient le fruit d’«un arrangement» âprement négocié avec l’ancien président de la commission de l’Union africaine en cas de victoire.
Pour le maire de Mouila, le problème essentiel de l’opposition gabonaise, à quelques jours du scrutin, est d’avoir de bons scrutateurs dans les bureaux de vote pour garantir les résultats qui sortiront des urnes. «En dehors de cela, il n’y a pas de salut», a-t-il estimé.