Pour tenter de rentrer en possession de l’argent octroyé par Ali Bongo Ondimba, président de la République sortant, candidat à l’élection présidentielle à venir, pour tenter de soulager les clients désabusés de la BR Sarl, un nombre impressionnant d’entre ces femmes et hommes a assiégé hier, une des structures de l’institution financière située à deux pas du carrefour GP au sein du quartier Nzeng Ayong de Libreville.
L’affaire BR Sarl continue de défrayer la chronique à Libreville, les clients floués saisissant la période de campagne électorale pour faire entendre leur voix. Hier, alors que bon nombre de Gabonais habitant le quartier Nzeng-Ayong (Chantier Moderne, Nouvelle cité, Cité Rose, Chez les sœurs…) prenaient le chemin du carrefour GP pour sortir à l’échangeur de Nzeng-Ayong et se rendre à leur travail, une foule d’hommes et de femmes perturbait la circulation. Il s’agissait des victimes de l’escroquerie de la BR Sarl.
Leur présence à quelques mètres du carrefour GP s’expliquait par le fait qu’ils entendaient rentrer en possession de la somme de 50.000 francs chacun dans l’argent affecté par Ali Bongo Ondimba, président sortant de la République gabonaise et candidat à l’élection présidentielle, au règlement de cette affaire. « Une somme dérisoire », s’indignaient nombre d’entre eux.
Le lieu, un immeuble nouvellement construit par des promoteurs immobiliers étrangers, abritant une variété de petites structures commerciales. « On est venu ici pour récupérer l’argent promis par le président de la République dans le cadre de l’affaire BR Sarl, mais comme vous pouvez le constater, c’est difficile il faut se battre pour accéder à l’étage », fait remarquer un client qui ne manque pas de critiquer la procédure, tout comme la facilité avec laquelle l’établissement de microfinance informelle s’est installé au Gabon et a fait prospérer son activité.
50.000 francs CFA, somme minable
Beaucoup s’attendaient à plus. De l’avis de bon nombre, 50.000 francs CFA est une somme dérisoire quand on sait les montants déposés par certains clients. « Ce n’est pas normal que quelqu’un qui a déposé plus de 20 à 60 millions de francs CFA vienne récupérer au même titre qu’un client qui a déposé une somme modeste, une banale somme de 50.000 francs CFA », soutient le même interlocuteur.
Qu’adviendra-t-il du reste d’argent ? Aucun des clients n’arrive à y répondre ou ne s’est vu expliquer quoi que ce soit à ce sujet. Une chose est sure, ils ne comptent pas rester les bras croisés.