Le leader du Parti Social Démocrate, PSD, remet ça ! L’homme qui est candidat à une élection présidentielle pour la quatrième fois n’a pas perdu sa lucidité d’antan, manifeste dans la déclinaison de son projet de société « la Provincialisation » qui demande, selon lui, une dose de courage politique pour être mis en chantier. De quoi s’agit- il ? Tentative d’explication…
Non pas, comme les pensent certains de ses détracteurs, qu’il veuille conduire le pays sur la voie du fédéralisme comme le Nigéria, Pierre-Claver Maganga Moussavou dont la riche expérience d’homme de terrain a permis de se rendre compte de la faisabilité, pourvu que l’on fasse preuve d’un peu de volonté, d’une politique axée essentiellement sur la responsabilisation des chefs de provinces, de départements, de communes etc., en leur accordant le minimum d’appui financier et veillant à ce que l’argent dégagé du trésor public soit utilisé à bon escient dans la réalisation de projets communautaires, ce qui permettrait aux villes de l’hinterland de se construire sur la base de schémas n’enviant pas celles des grandes métropoles de la République et de développer des activités génératrices d’emplois au profit des populations qui n’envieraient plus celles d’autres provinces et seraient tentées pourquoi pas de se fixer là où elles ont l’habitude de vivre.
Ce que l’on ne comprend pas à première vue, c’est qu’une telle politique peut aider les gouvernants dans les opérations de recensement et dans l’organisation des élections, puisque des questions comme celles des intérêts économiques brandies pour justifier le vote de certains citoyens dans certaines contrées du pays, n’auraient plus droit de cité. « La Provincialisation », Pierre- Claver Maganga Moussavou y croit assurément, puisque ce projet est toujours celui qu’il présente à ses compatriotes depuis qu’il sollicite leurs suffrages. Des atouts pour le mettre en marche, il en a puisqu’ayant été, contrairement à bien d’autres candidats, au fait de la réalité en tant que ministre de la planification, sans compter qu’il occupe aujourd’hui les fonctions de maire de la commune de Mouila qui lui permettent chaque jour de mesurer à quel point les populations de l’arrière-pays sont demandeuses, ce qui les pousse à l’extraversion, d’où l’une des conséquences fâcheuses : la surpopulation des villes qui crée les bidonvilles et autres « mapanes ».
« La Provincialisation », c’est aussi un moyen efficace pour réduire la dépendance de l’intérieur du pays vis-à-vis de la capitale en donnant vie à de nouvelles dispositions mentales chez les gouvernants qui se verraient dans l’obligation de se mettre à l’école de la gouvernance et de la communication pour le développement qui exige qu’ils soient proches des administrés, les écoutent, apprécient leurs points de vue et remarques au sujet de l’adoption des projets de développement qui les concernent directement. Quoi de mieux pour qu’ils se sentent concernés par les décisions prises à leur endroit ?
A ce moment là également, les responsables seraient amenés à prendre des mesures adaptées qui souffriraient de moins en moins du rejet des populations, parfois dures dans les jugements. C’est aussi la démocratie, mais la démocratie, dirait-on, à la base, essentielle pour l’harmonisation de la société et l’éloignement de querelles intestines souvent fréquentes pour des raisons de malentendus parfois, qui donnent l’impression que l’on n’est pas sur la même longueur d’ondes et que les autorités chargées d’assurer la gestion des communautés ne sont pas à la hauteur de la tâche.