Face à un risque de dérapage au cours de la prochaine campagne électorale, le médiateur de la République a invité les candidats à l’apaisement et les institutions impliquées à davantage de clarté.
A deux jours de l’ouverture officielle de la campagne électorale comptant pour le scrutin du 27 août prochain, Laure Olga Gondjout l’a reconnu, son appel du 7 mai dernier n’a pas été entendu. Les acteurs majeurs de la classe politique nationale qu’elle avait invités à «une rencontre autour de l’arbre à palabres» dans le but d’éviter tout débordement lors de cette élection n’ont pas souhaité échanger. Pourtant, à la faveur d’une déclaration faite à Libreville le 11 août courant, le médiateur de la République n’a pas manqué de rappeler que des voix annoncent ce scrutin comme «rempli d’incertitudes pour le Gabon». De fait, selon elle, «la crise multiforme inédite» actuelle continue de menacer les fondements du vouloir vivre ensemble gabonais. «L’éventualité d’un contexte électoral périlleux pour la cohésion et la stabilité du Gabon n’est plus à écarter, avec son cortège de troubles qui résonnent dans l’imaginaire des Gabonais et des amis du Gabon comme une prophétie auto réalisatrice», a-t-elle déclaré.
Deux semaines après la rencontre des médiateurs et ombudsmans de la CEEAC à Libreville, le médiateur de la République a dit ne pas désespérer de voir les acteurs politiques engagés dans cette élection renouer avec l’essentiel : l’intérêt supérieur de la nation. «Nul ne devrait effacer de sa mémoire que le Gabon demeure éternel. Il est bien plus grand et au dessus de la vanité de nos ambitions. Nous nous devons de le léguer dans un bien meilleur état aux générations futures», a déclaré Laure Olga Gondjout, invitant chacun à prendre ses responsabilités. Aux candidats, partis et associations politiques ainsi qu’aux militants, elle a exhorté à mener «une campagne empreinte de tolérance». Aux institutions en charge du processus électoral, elle a invité à «faire respecter les règles en vigueur indispensables à la tenue d’un scrutin libre, transparent et crédible». Pour le médiateur de la République, «leur respect permettra d’aboutir à un scrutin apaisé et sincère». Enfin aux médias, elle a exhorté à «jouer avec plus de force leur rôle de gardiens de la démocratie en évitant scrupuleusement d’initier ou de relayer tout message empreint de tribalisme, de diffamation, de haine et de xénophobie qui pourrait détériorer cette campagne».
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