L’adjointe à l’observatrice en chef de la Mission d’observation électorale (MOE-UE) a fait un bilan de leur présence au Gabon, à 48 heures de l’ouverture de la campagne électorale.
L’adjointe à l’observatrice en chef de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) a dressé le bilan de leurs deux semaines de présence au Gabon. Polyna Lemos a expliqué que la MOE-UE a eu des séances de travail avec les institutions en charge des élections (Cour Constitutionnelle, ministère de l’Intérieur, Conseil national de la Communication, et Commission électorale nationale autonome et permanente) mais aussi avec la présidence de la République, le Conseil national de la démocratie ainsi que les ministères des Affaires étrangères et de la Communication.
Sur les 14 candidats en lice, elle a révélé en avoir rencontré dix. Deux ont envoyé des représentants et les deux derniers ont été sollicités pour des entretiens. «Nous avons aussi rencontré les partis politiques, la société civile et les médias», a-t-elle ajouté. «Ce que nous faisons nous, au niveau national, les observateurs à long terme, le répètent. Ils font la même chose en parallèle dans les neuf régions du pays», a-t-elle précisé.
Les observateurs déployés à l’intérieur du pays ont déjà participé à 37 séances de travail avec les gouverneurs, préfets, maires et les représentants de l’administration électorale. Sur les 85 commissions électorales locales, à peu près la moitié a déjà été visitée, tout comme les représentants des candidats. «Pour être un peu plus précis, au niveau de la mouvance présidentielle, ils ont rencontré 18 représentants du PDG et 26 représentants de l’opposition», a-t-elle expliqué. Pour elle, ces chiffres traduisent la volonté de la MOE-UE d’avoir le regard le plus panoramique possible. L’objectif étant de ne pas perdre de vue des éléments qui peuvent s’avérer essentiels dans le bon déroulement et la transparence de l’élection.
La distribution des cartes d’électeurs ayant débuté, Polyna Lemos a indiqué que ce processus est aussi suivi par ses équipes, qui devraient s’agrandir dans les jours à venir. La MOE-UE a également assisté à la formation des personnels tout comme elle observe les meetings tenus ça et là. «On est bien au courant des événements de pré-campagne auxquels ont assisté nos collègues à l’intérieur et nous ici à la capitale», a-t-elle lancé.
Pour Polyna Lemos, trois mots clés sous-tendent le travail de toutes les missions d’observation de l’UE : «l’impartialité, la transparence au niveau du travail et l’indépendance au niveau du financement».
Répondant aux préoccupations des journalistes qui s’interrogent sur la plus-value de cette mission, l’adjointe à l’observatrice en chef adjoint a indiqué que leur séjour est pris en charge par l’UE. «Nos financements sont exclusivement de l’Union européenne», a-t-elle dit, ajoutant que la MOE-UE ne se livre pas à un audit du fichier électoral. Au terme de leur travail, un rapport sera rendu public. Il contiendra des recommandations pour améliorer, si nécessaire, l’organisation des prochains scrutins dans le pays. Sera-ce encore nécessaire ? Voire…
Quant à l’inquiétude relative à la cellule du ministère de l’Intérieur mise en place pour les encadrer, les observateurs ont revendiqué leur indépendance. Selon eux, elle sert simplement à la facilitation des accréditations. En attendant le rapport final de cette Moe-UE que l’on souhaite «objectif et efficace», les Gabonaises observent d’un regard inquisiteur ces hommes et femmes «bien lotis» déployés dans tout le pays, se demandant simplement «si avec autant de commodité et de bienveillance à leur égard, ils pourront dire autre chose que ce qui aura été dit». Ira-t-on pour une fois au-delà des sempiternelles «irrégularités qui ne sont pas nature à fausser la sincérité du scrutin ?»