Libreville– L’ancien ministre et avocat au barreau du Gabon, Fabien Méré, a dans une conférence de presse samedi à sa résidence de Libreville, appelé la communauté internationale, notamment la France et les Etats Unis à venir vite au secours du Gabon, pays en danger, selon lui.
« Ailleurs le vote est une joie mais chez nous, le vote suscite la peur… Le Gabon est en danger », a déclaré l’avocat qui parlait derrière une banderole sur lequel on pouvait lire « au non de la dignité humaine ».
« La communauté internationale a les moyens. Pas les moyens militaires mais elle a les moyens de faire avancer les choses. Elle peut le faire. Elle devrait le faire », a insisté l’avocat qui craint des violences à l’issue du scrutin présidentiel du 27 août prochain.
« Il peut se passer des choses, beaucoup beaucoup de choses », s’est-il inquiété. L’ex ministre d’Omar Bongo Ondimba fait remarquer que le pouvoir actuel a lourdement « investi dans les forces de répression », allusion faite aux récents recrutements dans la police, la gendarmerie et la sécurité pénitentiaire.
« On n’a pas recruté des professeurs. Ce ne sont pas des enseignants qu’on a recruté », ironise-t-il. « On a même recruté un millier de garde prisonniers alors qu’il n’y a aucune prison construite », a-t-il poursuit.
« Il faut que la France ait le courage de nous aider à mettre ce pays sur un socle juridique », a-t-il plaidé en précisant que la France et le Gabon sont liés par une longue histoire faite des hauts et des bas. « Nous sommes condamnés à composer. Si nous ne le faisons pas, des dissensions naîtront », a-t-il averti.
« Aux américains, nous comptons sur vous. Vous êtes le phare du monde libre. Et nous savons que vous pouvez nous aider. Yes you can », a-t-il lancé.
« Ne laissez pas le Gabon conquérir sa liberté par la violence et par le sang », a-t-il supplié.
Fabien Meré a dit réfléchir sur le candidat qui bénéficiera de son soutien ainsi que des siens. Il ne cache pas son hostilité contre le président sortant Ali Bongo Ondimba. Il lui a d’ailleurs suggéré le 22 juillet dernier de renoncer à briguer un second mandat de sept ans lors de l’élection présidentielle du 27 août prochain.