Après la validation de la candidature d’Ali Bongo Ondimba par la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP) et la Cour constitutionnelle, l’opposition, qui a fait de la destitution d’Ali Bongo Ondimba un préalable à toute participation électorale pour son état civil, jugé inauthentique se dédit. Elle ira finalement à l’élection et chassera l’actuel Président de la République non plus par la rue mais bien par les urnes, soutient-elle. Au-delà du revirement, il s’agit d’une résignation tenant compte de la rigidité des institutions qu’elles estiment être affiliées au pouvoir
C’est un changement de cap, mais surtout un échec dans la stratégie mise en place par l’opposition, aux fins d’obtenir la destitution ou l’invalidation de la candidature de l’actuel Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, qui postule pour un second mandat au scrutin présidentiel d’août prochain. C’est du moins ce qu’on peut déduire de la ligne de conduite des opposants qui s’étaient donnés pour mission de destituer Ali pour cause de d’état civil jugé, par elle, inauthentique. Une mission au départ portée par l’Union nationale (UN) de Casimir Oye Mba, et exportée par la suite à l’Union sacrée pour la patrie (USP), un regroupement de partis politiques dissidents du Front uni de l’opposition, qui a investi Jean Ping en janvier dernier.
Après son investiture en juin dernier comme candidat du parti de Myboto (UN), l’appel lancé par Oye Mba en direction de tous les autres candidats de l’opposition, en vue de la disqualification de la candidature de l’actuel occupant du bord de mer a trouvé un écho favorable. Puisque les candidats comme Guy Nzouba Ndama du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), Pierre Claver Maganga Moussavou du parti social démocrate (PSD), Jean Ping de l’union des forces du changement, Raymond Ndong Sima, Léon Paul Ngoulakia, pour ne citer que ceux-là sont allés à la rencontre des présidents des Institutions impliquées dans le processus électoral pour attirer leur attention sur « le risque » que court le pays en cas d’une validation par eux d’un dossier de candidature présenté avec de « faux documents ».
Sans succès car qu’il s’agisse René Aboghe Ella de la CENAP, ou de Marie-Madeleine Mborantsuo de la Cour constitutionnelle, aucun de ces présidents n’a entendu les arguments de l’opposition. Conséquence : les deux institutions viennent de valider, sans surprise la candidature de l’actuel Chef d’Etat. Un échec voire une grande déception pour l’opposition qui avait cru à un miracle des institutions dont les dirigeants sont réputés être proches du pouvoir. Et chaque Etat-major ayant pris la mesure de cette rigidité institutionnelle en vigueur dans le pays est reparti, comme si de rien n’était, vaquer à sa campagne, malgré les appels de plus en plus pressants de certains partisans du changement, qui militent pour une candidature unique de l’opposition.
Et c’est en prenant la mesure de cette réalité politique que le RHM, qui soutient la candidature de l’Ancien Président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama appelle désormais à « chasser Ali Bongo dans les urnes ». L’appel est d’Alexandre Barro Chambrier, le Président du mouvement.
Un appel lancé le week-end écoulé aux populations de la Baie des cochons, Akébé et autres environs, à qui Chambrier a demandé de voter Guy Nzouba Ndama dit Moukombo, dans le cadre d’une tournée qui les mènera dans tous les arrondissements de la commune de Libreville. Non sans en appeler au réalisme de tous les candidats de l’opposition pour la mise en place d’une candidature unique. Car pour l’ex-député PDG, aller à l’élection en rangs dispersés, c’est faire le lit à la victoire du prince héritier. Reste à savoir s’il sera entendu.