Les Accords de partenariat économique (APE) charrient moult commentaires. En effet, les uns les considèrent comme « une arnaque européenne », tandis que les autres soutiennent mordicus qu’ils représentent l’avenir commercial de l’Afrique.
Outre le Cameroun qui avait vu juste en 2007, lorsqu’il a signé un accord avec l’Union Européenne (UE), les autres Etats membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) veulent rattraper leur retard. Si pour des lobbys répandus en Afrique voire au-delà, cette démarche a un caractère fatal pour l’Afrique, pour les autorités des pays de la Cemac, il y a plus à gagner qu’à perdre.
Au-delà des manigances, des accords souvent conclus en secret entre les dirigeants du continent, les APE représentent, à en croire le ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Alain Claude Billy By Nze, un gain économique et financier important pour les pays de la sous-région.
« Le scénario d’ouverture de 73% des marchandises libres contre 27% de produits en régime taxés, l’impact fiscal net cumulatif de l’APE pour la région est une perte estimée à environ 7356 millions de dollars sur la période de démantèlement de 30 ans, soit environ moins de 4414 milliards de francs CFA de recettes fiscales à perdre », soutient le membre du Gouvernement. Ce dernier de rajouter : « Un partenariat avec l’Union européenne permet aux pays africains de se développer ».
Pour rappel, au sortir de la 27e session extraordinaire des Chefs d’Etats de la Cemac, récemment organisée en Guinée Equatoriale, trois mesures ont été adoptées à savoir l’adoption d’un nouveau texte juridique qui sera élaboré par les experts de la Cemac, la nomination du parrain de négociations avec les dirigeants de l’organisation sous régionale et européens et la poursuite de ces négociations. Ces mesures devront permettre d’analyser la question sur tous ses contours et d’envisager les possibilités.
Ouverture aux marchés extérieurs
Avec seulement 44,1 millions d’habitants, l’Afrique centrale ne fait pas le poids devant l’Union européenne qui compte à elle seule, 508 millions d’habitants selon les dernières statistiques. Outre cet aspect, le poids des marchés intérieur de la Cemac est très faible. Au Gabon par exemple, deuxième puissance économique de la sous-région, la démographie est très faible. Avec 1,8 millions d’habitants le pays ne peut compter sur son marché intérieur pour développer par exemple les activités comme le commerce.
C’est à ce niveau que l’enjeu du partenariat avec l’UE intervient. Pour le Ministre de la communication, un renouvellement des APE permet aux pays de la sous-région d’obtenir un avantage compétitif qui leur permettra de faire valoir leur produit au sein du marché intérieur européen. « A défaut d’avoir un marché régional, il y a lieu de nouer des partenariats avec d’autres marchés (…) à condition qu’ils soient plus équitable et mieux équilibré », a conclu le Ministre.