L’entreprise reste tout de même en tête en termes de chiffre d’affaires dans le secteur, mais est obligée de procéder à une profonde restructuration.
C’est le directeur général d’Airtel Gabon, le Congolais Alain Ntarhiba Kahasha Ntumwa, qui l’a annoncé le 27 juillet dernier, au cours d’une réunion avec le ministre de l’Economie numérique et de la poste, Pastor Ngoua N’Neme, et celui du Travail, Simon Ntoutoume Emane. En l’espace de deux ans, l’entreprise a enregistré de lourdes pertes totalisées à 67 milliards Fcfa, soit 12 milliards Fcfa en 2014 et 55 milliards Fcfa l’année dernière. Indiquant au passage que c’est la première fois de son histoire au Gabon que la compagnie de téléphonie mobile enregistrait des pertes aussi élevées.
Avec un peu plus de 1,12 million de clients en fin 2014, Airtel Gabon totalisait 39% des utilisateurs du mobile dans le pays. Et malgré les pertes, cet opérateur avait enregistré le chiffre d’affaires le plus important en 2014, avec un résultat de 124,2 milliards Fcfa, représentant la moitié du chiffre d’affaires cumulé par les quatre opérateurs du secteur au Gabon. La filiale gabonaise des Indiens de Bharti devançait Libertis (Gabon télécom) qui venait avec 72,4 milliards Fcfa de chiffre d’affaires (29,2% de l’ensemble).
Sa méforme depuis deux ans dans les résultats est en tout cas en déphasage avec la progression globale du groupe Gharti Airtel dont elle est la filiale sur le continent africain. En mai dernier, le directeur Afrique du groupe indien annonçait qu’Airtel Africa avait connu une croissance accélérée de 5,9% de son chiffre d’affaires au 4e trimestre 2015. Avec une hausse de la consommation du data et des données voix de 110,1% et 43% respectivement.
Les pertes annoncées par Airtel Gabon, d’après certaines indiscrétions, seraient le fait de certains responsables qui auraient pris des libertés avec les caisses de l’entreprise. Le directeur général explique pour sa part que c’est cela qui a conduit ce énième réaménagement managérial. « Il est impératif de prendre les mesures qui s’imposent pour qu’on sauve toute l’entreprise. Il n’y a jamais eu de licenciement et ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Il s’agit des discussions pour des départs négociés dans le cadre de cette restructuration qui a été lancée », a soutenu Alain Kahasha.
Ladite réorientation a donné lieu à un nouvel organigramme au sein duquel beaucoup de postes de travail avaient disparu. Indubitablement, on se dirige donc vers une régression des effectifs. Le directeur général d’Airtel Gabon, s’il reconnait à demi-mots qu’il y aura des licenciements dans le cadre de ce processus, rassure cependant que les parties prenantes travaillent de concert pour trouver un terrain d’entente entre la direction générale et les employés sur ces départs. A noter également que des négociations sont en cours avec le groupe français Orange qui souhaiterait racheter Airtel Gabon.