En réponse aux propos considérés comme malveillants d’une partie de la communauté Eka à la suite de l’intronisation de Jean Ping, candidat à la l’élection présidentielle d’août 2016 le 23 juillet passé, une frange des membres de la communauté Mpongwé s’est hier, vendredi 29 juillet insurgée contre un communiqué signé du « Collectif des ressortissants de la communauté », paru dans un numéro du quotidien d’information l’Union de cette semaine qui s’achève.
« Le linge sale se lave en famille » et l’autre frange de la communauté Mpongwé apprécie mal que le chef traditionnel R’Okalimembo ait été menacé dans un journal, l’Union. « Nous soutenons qu’il est incongru voire inadmissible de projeter dans un journal des problèmes internes », a déclaré le porte-parole, Serge Gnambault au cours de la rencontre d’hier au quartier la Peyrie.
Pour cette frange de la communauté, que le chef traditionnel ait pris part à l’organisation de la cérémonie d’intronisation de Jean Ping ou non, cela ne permet pas que son autorité traditionnelle soit bafouée. Surtout que, estime-t-elle, le président Jean Ping est « habilité à être reçu dans la cour Eka, du fait de sa filiation Mpongwé par sa mère ». « Nous sommes libre de soutenir le candidat que nous voulons à la faveur de l’élection présidentielle d’août 2016, et qu’en toute objectivité notre choix s’est portée sur le président Jean Ping », clame le porte-parole.
Origines de la discorde
A l’origine de ce droit de réponse, rien d’autre qu’un communiqué paru dans le quotidien d’information l’Union du 25 juillet et signé du collectif dit, « des ressortissants de la communauté Mpongwé ». Un communiqué qui s’est révélé virulent dans son fond et bafouant l’autorité du chef traditionnel Mpongwé.
Pour les signataires de ce communiqué, monsieur Ernest Enombo, dit R’Okalimambo, chef traditionnel Mpongwé, en donnant l’accord de cette cérémonie a violé les pratiques Mpongwé et souillé le lieu de rassemblement « Eka » considéré comme sacré pour la communauté. « Eka est le lieu qui rassemble et fédère l’ensemble de la communauté, quelles que soient les origines sociales et religieuses et l’appartenance politique, de même qu’il est le lieu de préservation de la Paix et de l’Unité » et ne saurait être une « tribune ou un lieu de meeting politique » faisaient-ils remarquer. « Le chef traditionnel n’est pas habilité à prendre publiquement position pour un quelconque candidat à une élection de quelque nature que ce soit ».
C’est ce ton jugé « arrogant » que l’autre frange de la communauté n’aurait pas apprécié et qui est la source de la discorde.
Refus
L’intronisation de Jean Ping dans la tradition Mpongwé, voici l’objet de la discorde. Pour contrecarrer ce projet, une somme de 10.000.000 de francs CFA aurait été remise au chef traditionnel par des proches de la présidence. Mais d’après Serge Gnambault, le chef n’aurait pas accepté leur requête.
Depuis, la source à l’origine du boycott désire entrer en possession de la somme. Pour les Mpongwé, le temps de la magouille est terminé. « Les Mpongwé dans leur immense majorité n’entendent plus servir de fonds de commerce à une minorité de leurs membres », soutiennent-ils.
« Nous ne pouvons pas indéfiniment nous accommoder de la précarité volontairement organisée qui accable nos compatriotes. C’est une question de bon sens, la chose pourtant que nous ayons la mieux partagée », ajoutent-ils invitant les intéressés à venir reprendre les 10.000.000 de francs CFA.