En dépit de la crise qui secoue actuellement l’entreprise dont il a la charge, le P-DG de La Poste SA se veut confiant.
Selon son président-directeur général, qui s’est récemment confié au quotidien L’Union, «La Poste ne dégage pas suffisamment de recettes pour payer les salaires». A en croire Michaël Adandé, c’est cette «crise de liquidités» qui explique aussi bien la difficulté rencontrée par les usagers pour se faire payer à PosteBank que la grève du Syndicat national de la poste (Synaposte). A La Poste SA, la masse salariale mensuelle est évaluée à 800 millions de francs, quand les recettes n’atteignent que 200 millions par mois. «Dans ce genre de situation, on a le choix, soit de réduire les effectifs ou de réduire les salaires», indique son P-DG. Or, la préservation des emplois est l’une des principales orientations des pouvoirs publics. La volonté de concilier ces deux exigences explique, du reste, le retard enregistré dans le paiement des salaires.
Confiant, Michaël Adandé a exhorté les agents de La Poste SA à faire preuve d’indulgence, et à se mettre au travail. Convaincu que tout devrait rentrer dans l’ordre, il a affirmé que l’un de ses principaux défis est d’accélérer le recouvrement. «Que les recettes ne soient pas suffisantes, cela se comprend. Mais il faut que nous puissions recouvrer tout ce qui nous est dû», a-t-il déclaré. Pour lui, «la situation de la Poste est difficile mais (elle) a le potentiel, elle a un marché et des atouts parce qu’elle est présente sur toute l’étendue du territoire. Il suffit de s’organiser pour offrir les meilleures prestations possibles».
En proie à une crise financière, depuis de longs mois, La Poste SA a bénéficié de l’aide de l’Etat en octobre 2015. Si à l’époque, l’unique actionnaire avait fait un versement de 7 milliards de francs, le déficit est évalué à 75 milliards de francs, dus en grande partie à ses 27 000 clients et plus.