Ainsi qu’il l’a lui-même prédit sur les antennes de Tv+, du fait de sa démission en présence du chef de l’Etat, l’acte du député de Minvoul continue d’alimenter les conversations tandis que l’homme est déjà l’objet de piques. Rapporté par le journal en ligne «Times Gabon», Siméon Jean Francis Ekogha, un cadre natif de la même localité, voit dans le geste de l’ex élu des cris de supplications et de lamentation.
Si on ne comprend pas l’intérêt de cette sortie médiatique, on est au moins sûr d’une chose : l’acte jugé héroïque du député du Haut-Ntem est loin de faire l’unanimité. Naturellement, il va devoir essuyer quelques répliques et quolibets. «Le député du Haut-Ntem a quand même fragilisé du beau monde politiquement, dans l’entourage immédiat du Chef de l’État», attaque d’entrée de jeu Siméon Francis Ekogha, ex-conseiller du DG de la CNAMGS et fondateur du virtuel Rassemblement démocratique du peuple gabonais (RDPG).
Dans la structuration de son argumentaire, l’homme estime que dans le fond et la forme, il a plutôt perçu des cris de supplications et de lamentations d’un ancien «Capiste » (Comité d’action politique) qui a voulu passer un message personnel au Chef de l’Etat, pour le compte d’un groupuscule. Siméon Francis Ekogha n’en veut pour preuve que les propos du député démissionnaire, soigneusement sélectionnés : «je suis un de vos proches… J’ai été à vos côtés (avec d’autres) lors de plusieurs combats âpres et ardus… Mais, je constate que nos «mérites» n’ont pas été «suffisamment» reconnus et je pense que nous n’avons pas été «correctement» remerciés… par rapport à d’autres (personnes) dans votre entourage actuel.»
Aussi, Siméon Ekogha conclut qu’Ali Bongo n’a pas été humilié, contrairement à ce que pensent certains. Il en sortirait cependant le grand vainqueur, conçoit l’ancien membre du BDP (Bongo doit partir). La raison : le président de la République a ainsi fait la preuve d’une dimension de démocrate, au-dessus de la mêlée. Les épithètes de dictateur dont il est souvent affublé ne viennent-ils pas d’être battus en brèche, au regard de la liberté de ton affichée par le député, s’interroge Siméon Francis Ekogha, notant que celui à qui l’on veut prêter ou coller l’étiquette d’autocrate, a démontré le contraire à la face du monde entier, le week-end dernier à Minvoul. Ne pas le reconnaitre serait irresponsable, soutient-il. «Il y a des problèmes politico-minvoulo-minvoulois à traiter et dont on se doit de trouver des solutions politiques… Une chose est sûre, l’épisode minvoulois va laisser des séquelles graves sur l’échiquier politique dans le septentrion et mettre en mal l’autorité du Premier Ministre actuel qui voit (inexorablement) venir vers lui l’entrée du tunnel», a-t-il indiqué.
La sortie de l’ancien membre du BDP, ex-conseiller du DG de la CNAMGS et président du RDPG a été prédite par l’ex-député dans l’émission Sur le vif de la chaine TV+, le mardi 26 juillet. Bertrand Zibi annonçait le déblocage, par le directeur de cabinet du chef de l’Etat, d’une enveloppe de 200 millions de francs CFA pour inciter les Minvoulois à des actes de désolidarisation à son égard, (notamment une marche pour le désavouer), histoire de laver ce qui apparaît dans l’opinion comme un affront au chef de l’Etat.