Face à la recrudescence de ce phénomène dans la province du centre-sud, le ministre de la Justice a récemment initié une séance d’information et de sensibilisation.
Suite à sa récente rencontre avec les parents des victimes et les autorités administratives et judiciaires de la province de la Ngounié, le ministre de la Justice a entretenu les populations de Mouila et Fougamou sur les crimes rituels. D’emblée, Séraphin Moundounga a rappelé que le Code pénal est en révision afin de durcir les sanctions applicables. Puis, il a souligné que cette loi permettra de rendre les crimes rituels imprescriptibles et, qu’elle veillera à ce que leurs auteurs et commanditaires écopent de peines pouvant aller jusqu’à la perpétuité, avec une période de sureté de trente ans au minimum.
Le ministre de la Justice a également répondu à la sollicitation du premier juge d’instruction du tribunal de Mouila en vue du lancement d’une commission rogatoire internationale sur ces crimes. À cet effet, Séraphin Moundounga a fait appel aux agents de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Arrivés de France, ces agents travailleront à identifier les corps, les actes postmortem et à accélérer les enquêtes sur les cas enregistrés dans la Ngounié. Selon le chef de la délégation de l’IRCGN, les restes humains retrouvés seront acheminés vers la France, où des examens permettront de faire toute la lumière sur ces décès.
Depuis plusieurs mois, la province de la Ngounié se distingue par des crimes avec prélèvement d’organes. Face à la lenteur des enquêtes, les populations vivent dans un climat de suspicion permanente. Pour certains, si la justice semble si peu motivée à faire la lumière sur ces crimes, c’est que les commanditaires sont à rechercher parmi les acteurs politiques de la contrée, notamment ceux issus du Parti démocratique gabonais (PDG). Des personnalités telles que Guy Bertrand Mapangou ou Yolande Nyonda ont même été contraintes de se défendre face aux accusations récurrentes.