Les fonctionnaires payés par la Poste ont beaucoup galéré ce lundi à Libreville où à cause d’une grève de son personnel, La Poste a fermé quasiment tous ses bureaux des quartiers au profit du centre ville où il a failli batailler très très dur pour percevoir son salaire.
La queue était très longue. La police appelée pour sécuriser les entrées vers les guichets a eu beaucoup de mal à maintenir l’ordre face à ces fonctionnaires, hommes et femmes, impatients de percevoir leur salaire.
« Je suis là depuis 7 heures. Je ne sais pas si je serai reçu », murmure une maman assise au sol. « On ne sait plus que faire », renchérit une autre également affalée.
« Le fonctionnaire gabonais est lourdement endetté. Son seul jour de joie c’était le 25 de chaque mois mais depuis plusieurs mois ce n’est plus la joie », raconte un homme la quarantaine révolue.
« Pour travailler l’argent, c’est difficile. Pour le percevoir, c’est aussi difficile, qu’elle est cette vie de misère dans ce pays », s’interroge son collègue le regard perdu.
Dans les rangs serrés où elle patiente depuis des heures, une autres clientes tempête « quand on demande de solder le compte, la Poste vous fait tourner en rond. C’est quoi cette histoire ». « Il faut qu’ils nous laissent partir vers d’autres banques », supplie une enseignante.
A l’origine de la grève, le Syndicat national des agents de la Poste (SYNAPOSTE). Jean Clair Mboutsou Ditengou explique que le mouvement vise à faire payer le salaire des postiers « à temps ». Il se projette aussi dans le futur, car selon le syndicaliste, la Poste en quasi faillite sera obligée de procéder à un redressement. « Il y aura des licenciements mais pour éviter toutes les surprises, nous sollicitons un dialogue avec l’employeur pour régler la question d’un éventuel plan social », a-t-il suggéré.
La direction n’a pas souhaité réagir. Il reste que la Poste gabonaise est au bord de la faillite. Elle doit 75 milliards de FCFA à ses épargnants, 9 milliards auprès de la Poste française et 5 milliards à Western Union. En dehors des salaires, bourses et pensions de retraite, tous les autres retraits sont gelés en attendant une bouée de sauvetage de l’Etat.
Les recettes mensuelles de La Poste sont de l’ordre de 200 millions de FCFA. Les charges par contre s’élèvent à 1,200 milliard de FCFA par mois dont 800 millions de FCFA destinés à la masse salariale. L’entreprise présente dans les 9 provinces du pays avec 70 bureaux emploie 800 salariés.
Selon Michael Adandé, Directeur général de La Poste, les salaires de ses agents sont actuellement payés par l’Etat gabonais, actionnaire unique de l’entreprise.
Malgré ce tableau lugubre, Michaël Adandé avait affirmé lors d’une conférence de presse qu’il est toujours possible de sauver la Poste. « Nous avons un potentiel important. Nos clients n’intéressent pas les autres banques. Nous avons le réseau le plus étendu du pays. Nous avons l’engament de l’Etat… »
L’autre hypothèse pour remettre le groupe à flot est de créer un partenariat public-privé avec d’autres banques ou investisseurs.