Alors que la presse s’efforçait d’exercer correctement son travail pour rapporter fidèlement les faits, lors de la marche de l’opposition samedi 23 juillet courant, l’unité d’intervention de la Police nationale n’a trouvé rien d’autre à faire qu’à s’en prendre ouvertement aux journalistes.
« Tirez sur eux » s’est exclamé un haut gradé de la police qui a intimé l’ordre à ses subalternes de s’en prendre ouvertement aux journalistes, au moment où ces derniers tentaient de se réfugier derrière le groupement de police au niveau de l’ancienne RTG.
Nos confrères, Jean Rovis Dabany (AFP), Franck Charly Mandoukou (AFP) et Arnaud Mba (RTN), situés à proximité d’un « infiltré » de la Direction générale d’investigation (DGI), ont failli passer de vie à trépas.
Le premier, Jean Rovis Dabany, correspondant de AFP s’est vu roué de coups par une cohorte de policiers qui voulaient absolument l’empêcher de prendre des images des échanges entre la population et la brigade d’intervention. L’homme a été pris par les pieds et tiré quelques mettre durant sur la chaussée avant d’être jeté dans un camion puis a été copieusement roué de coup par l’escouade de la police d’intervention qui l’a relâché après une copieuse correction corporelle. Conduit d’urgence dans une unité sanitaire de la place, il s’en sort avec plusieurs traumatismes.
Franck Charly Mandoukou quant à lui a commis le crime de lèse-majesté de prendre des images de ces policiers qui s’acharnaient sur son confrère. Suffisant pour provoquer le courroux des policiers qui lui ont administré une série de claques tout en s’octroyant la droit de lui confisquer son matériel de travail (appareil photo et téléphone portable).
Arnaud Mba (RTN) a été malheureusement au mauvais endroit et au mauvais moment. Après l’assaut des Hommes de Pacôme Moubelet Boubeya, Ministre de l’Intérieur, le journaliste de RTN s’est réfugié dans l’enceinte du siège de l’Adere arrosé de tirs de gaz lacrymogènes. Arnaud Mba a été libéré grâce à la pression exercée par ses confrères.
Pour avoir voulu bien faire leur travail, les journalistes ont subi la fureur des policiers, censés les protéger. Ce qui suscite des interrogations pendant cette période sensible que traverse le Gabon. Des violences policières enregistrées quelques jours après la tenue d’une formation qui a eu pour thème : « la sécurisation de journalistes en période électorale ». Une formation à laquelle ont pourtant assisté policiers, journalistes et acteurs politiques.