Maitre Fabien MERE, avocat et ancien ministre délégué, s’est adressé à la presse pour faire connaitre son point de vue en relation avec la situation ‘’chaotique’’ que traverse le Gabon actuellement tout en invitant Ali Bongo Ondimba au ‘’renoncement’’. Cette rencontre à eu lieu vendredi 22 juillet 2016 à son cabinet face à la station service du quartier ‘’Derrière la prison’’ de Libreville.
Vendredi matin à son cabinet, maître Fabien Méré a, en face de la presse, fait le tour de l’actualité nationale. La système éducatif, la jeunesse, la justice, l’économie ainsi que l’état civil d’Ali Bongo Ondimba ont été évoqués lors de cette rencontre avec la presse.
« Je m’inquiète des lendemains qui se profilent. Il y a une tension tellement forte aujourd’hui sur l’ensemble du territoire national. On assiste à des dérives inacceptables en matière de liberté personnelle, de liberté de la presse. Il y a des arrestations, des rafles qui se font au domicile des personnes à 4 heures du matin… qui sont arrêtées à domicile, on les place en garde à vue, ça tourne à la séquestration arbitraire, on les présente devant le procureur de la république, on les met en prison, une ou deux semaines plus tard on les ressort. Tout ceci est un très mauvais signe pour un apaisement social » a déclaré Maitre Fabien Méré.
C’est ainsi que l’homme est revenu sur les 30 années de gabegie de finances publiques qui selon lui se sont amplifiées depuis 2009 date à laquelle Ali Bongo Ondimba est parvenu au pouvoir. Selon Fabien Méré « son arrivée au pouvoir a amplifié les problèmes du système éducatif, de la jeunesse, de la justice et de l’économie ».
Sur la question de l’éligibilité d’Ali Bongo et de son état civil Maitre Méré s’est voulu clair « Je ne crois pas en la capacité des magistrats gabonais à lire le droit. Je le vis depuis une trentaine d’années » a-t-il déclaré tout en ajoutant « Je me rends compte qu’Ali Bongo Ondimba n’a pas réglé son propre problème du point de vue de son acte de naissance. Nous sommes dans une situation inédite et unique au monde avec une personne qui se retrouve avec 5 actes de naissances… ici c’est un compatriote qui décide de se présenter à l’élection présidentielle et qui n’arrive pas à consacrer définitivement l’opinion sur son Etat civil qui est une condition de validation du dossier à l’élection présidentielle ».
L’homme de droit affirme que la posture d’Ali Bongo qui voudrait absolument se représenter à la future élection présidentielle est source de tensions et celle de l’opposition qui s’oppose à cette candidature avec selon lui, une grande partie de la population est indéniable souligne l’ancien ministre tout en ajoutant à nouveau « Ali Bongo ne remplit pas les conditions d’après moi qui lui permettent d’être candidat à cette élection »
Tenant compte des précédentes élections au Gabon, maitre Méré affirme avoir proposé à Ali Bongo d’entreprendre un acte de renoncement au nom de la dignité humaine « l’acte de renoncement n’est pas une faiblesse, n’est pas un abandon des privilèges, c’est un dépassement de soi dans l’intérêt général. Il est gabonais, on le sait, il se trouve que la majorité des gabonais ont fait une fixation sur son état civil …s’est-il fait floué, s’est-il laissé embarquer dans une histoire de faux et autres, c’est possible. Il en a usé, plus que c’est lui qui l’a déposé, le premier acte de naissance en 2009. Il peut simplement dire que l’intérêt de mon pays me dépasse. Il est au dessus de moi, je ne voudrais pas qu’il y ait des morts en mon nom. J’accepte de me retirer et d’assumer la transition » a déclaré maitre Méré qui estime qu’Ali Bongo mettrait tout le monde d’accord en se retirant et en assurant la transition « S’il prend de la hauteur, il peut mettre tout le monde d’accord et il se retire en paix » a conclu l’avocat.