La marche contre la candidature du président sortant a reçu un accueil pour le moins violent des forces de l’ordre.
Initiée par l’Union sacrée pour la patrie (USP), un ensemble de personnalités politiques proches de l’opposition et certains candidats à la présidentielle d’août prochain, la «marche patriotique» annoncée pour le 23 juillet courant n’a pas pu se tenir. Les marcheurs, en tête desquels Guy Nzouba Ndama, Casimir Oyé Mba, Albert Ondo Ossa, Jacques Adiahenot, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, Léon Paul Ngoulakia, Philibert Andzembé, Pierre-André Kombila, Zacharie Myboto, Didjob Divungui Di Ndinge et Bruno Ben Moubamba notamment, ont été chargés à coups de gaz lacrymogène alors qu’ils tentaient d’approcher l’un des responsables de l’escouade de police postée au niveau de l’ancienne RTG, dans le quartier dit Ancienne Sobraga. Le premier objectif des initiateurs du rassemblement était de manifester pacifiquement contre la candidature d’Ali Bongo.
Et dès l’entame de la marche et au mégaphone, le président de l’USP avait tenu à prodiguer quelques conseils à leurs militants, comme pour éviter tout débordement et un éventuel affrontement avec les agents. Sauf qu’il a semblé que pour la force publique, tout était dit à l’avance. Il fallait casser de l’opposant, briser du jeune manifestant. Ainsi, la charge a été donnée aussitôt, sans avoir pris le temps d’écouter les seuls acteurs politiques partis en émissaires pour les rassurer du caractère pacifique de la manifestation et leur demander la permission de poursuivre leur marche comme prévu, jusqu’au rond-point de la Démocratie. Or, parmi les indications livrées au deuxième groupe de marcheurs, le plus gros, resté à plusieurs centaines de mètres du premier barrage de flics, figurait la possibilité de donner un point-presse en cas de refus de la part des agents. Rien ne s’est passé comme souhaité par les initiateurs. D’autant que, selon certains, les agents avaient reçu des ordres fermes du ministre de l’Intérieur, selon un membre de l’Union nationale rapportant les dires de l’un des leaders.
Évasif, après une lecture pour le moins erronée de la loi, si l’on s’en tient aux clarifications de Moukagni-Iwangou dans un échange épistolaire avec Guy Bertrand Mapangou son prédécesseur, Pacôme Moubelet Boubeya avait laissé entendre, la veille, que la correspondance qui lui avait été adressée par les opposants au sujet de cette marche avait essuyé une fin de non-recevoir. Si les vraies raisons de ce refus masqué, et le défaut d’explications émanant du ministère de l’Intérieur ont gardé leur mystère jusqu’à lors, cette nouvelle charge de manifestants pacifiques devrait faire des vagues.