Oyem, Gabon – Le ministre de l’Intérieur Pacôme Moubelet Boubeya a déclaré vendredi soir à Oyem au nord du Gabon, dans un entretien avec un journaliste de RFI et de Gabonactu.com que la marche pacifique de l’opposition prévue ce samedi pour protester contre la candidature du président sortant, Ali Bongo Ondimba, n’est ni autorisée ni interdite parce que les organisateurs n’ont pas adressé une demande à son ministère.
« Pour qu’une marche soit autorisée, il faut d’abord qu’elle soit demandée. Dans le cas d’espèce, j’ai n’est pas reçu une demande formelle d’organisation d’une marche. Comment puis-je autoriser ou interdire la tenue de quelque chose dont personne n’a demandé l’autorisation », a dit le ministre.
« J’ai reçu une correspondance signée de 4 personnes. Cette correspondance est claire. Elle m’informe, moi ministre de l’Intérieur, de l’organisation, de la tenue d’une marche. Donc c’est une information que ces signataires me donnent à moi ministre de l’Intérieur », reconnu et tempête le ministre.
« Dans le dernier paragraphe de la lettre d’informations, ces mêmes signataires me demandent d’encadrer cette marche », ajoute le « super flic » gabonais.
« Je n’ai pas reçu, moi ministre de l’Intérieur, une demande d’organisation de cette marche », s’innocente M. Moubelet Boubeya qui dit ne pas être capable de confirmer s’il y aura marche ou pas ce samedi entre le Rond point de la démocratie et le carrefour Rio comme annoncé par les organisateurs.
Le ministre a indiqué avoir pris bonne note de la lettre d’information qui lui a été adressée. « Simplement j’ai pris note et j’ai classé la lettre », a-t-il dit.
«Une demande doit être faite, pas une information », a martelé le ministre qui a affirmé n’avoir donné aucune consigne particulière à la police suite à l’annonce de cette marche.
L’Union sacrée pour la patrie (USP) regroupant plusieurs partis de l’opposition et des organisations de la société civile a appelé à cette marche pacifique avec la participation de plusieurs candidats à l’élection présidentielle du 27 août prochain. Ces acteurs veulent battre pacifiquement le bitume pour faire barrage à la candidature d’Ali Bongo Ondimba, accusé d’avoir fourni un faux acte de naissance dans son dossier de candidature.
Cette marche est initiée pour faire barrage à la candidature du président sortant Ali Bongo Ondimba accusé d’avoir fourni un faux acte de naissance dans son dossier de candidature. Les opposants ont adressé à cet effet plusieurs recours auprès de la Cour constitutionnelle qui statuera en dernier ressort.