Le président de la République a reçu, le 19 juillet courant, le rapport de la situation de la femme gabonaise.
La salle des banquets de la présidence de la République a accueilli du monde le 19 juillet courant, à l’occasion de la remise du rapport général sur la situation de la femme gabonaise. Au côté du Premier ministre, de nombreuses femmes ont pris part à cette cérémonie censée ouvrir la voie à la Décennie de la femme gabonaise.
Présentant ce document, le rapporteur général a expliqué qu’il donne une vue générale de la situation de la femme et de la jeune fille au Gabon. Globalement, ce rapport livre un ensemble de données géographiques, ethnolinguistiques et démographiques. Il relève les difficultés auxquelles font face les femmes gabonaises. On notera que le cadre juridique national recèle de nombreuses lacunes s’agissant des droits des femmes. Il en va ainsi des familles monoparentales, qui ne bénéficient d’aucun encadrement juridique.
Chantal Midzié Abessolo a indiqué que la plupart des textes sont caducs et décalés par rapport à la réalité. Sur l’article 10 de la Constitution, cette commission se demande pourquoi «nos sœurs étrangères» qui ont acquis, depuis de longue date, la nationalité gabonaise ne peuvent-elles pas se présenter à l’élection présidentielle, dénonçant des «lois discriminatoires à l’égard des femmes».
Ce rapport s’intéresse aussi aux violences perpétrées par des fils sur leurs mères. «Il est important que pendant ces 10 ans on s’intéresse aux mères. Car, elles ne porteraient jamais plainte contre leur fils», peut-on y lire. L’accent a également été mis sur le cas de la veuve et de l’orphelin dont il faut saisir la spécificité pour mieux la traiter.
A propos de la formation et de l’éducation, Chantal Midzié Abessolo a expliqué que les filles apprennent dans de mauvaises conditions et que les femmes ont du mal à suivre des formations longues. «Les jeunes filles sont à la merci des prédateurs», a-t-elle lancé, disant «redouter la féminisation de la pauvreté» et les MST (moyennes sexuellement transmissibles, ndlr) en milieu scolaire, tout comme les violences sexuelles et grossesses précoces.
L’accès au logement, aux moyens de transport appropriés pour les handicapées, le manque d’autonomisation des femmes et le conflit homme-faune ont aussi été traités dans ce rapport.
Le rapporteur général a souligné que la situation de la femme et de la jeune fille gabonaises nécessite que des efforts soient faits sur les 10 prochaines années. Elle a recommandé, pêle-mêle, le renforcement et la révision du cadre juridique, la représentativité des femmes dans les instances décisionnelles, l’autonomisation des femmes, la lutte contre les violences basées sur le genre… Pour cela, une enveloppe de plus de 67 milliards de francs devra être dégagée sur les 10 prochaines années.