Ayant promis aux victimes de l’établissement de microfinance de leur verser une indemnité, le président sortant laisse le sentiment de vouloir amadouer une partie de l’électorat.
La semaine dernière, lors d’un de ses rassemblements, le collectif des épargnants du Bâtisseur de richesses (BR Sarl) a annoncé qu’une indemnité devrait être versée à chacun des membres le 18 juillet courant. À en croire le porte-parole de ce collectif, cet argent viendra d’Ali Bongo. Selon lui, il s’agirait d’une promesse faite en réponse à un courrier adressé à la présidence de la République.
N’empêche, l’on s’étonne de la générosité subite du président de la République, qui s’était jusque-là muré dans le silence au sujet de cette escroquerie financière, préférant laisser le ministère de l’Économie s’enfoncer dans ses propres contradictions. Pour certains, tout ceci participe d’une stratégie politique. Sinon, comment comprendre que ni leur rencontre avec le Premier ministre ni l’adresse des épargnants à l’Assemblée nationale n’aient abouti ?
Pour beaucoup, la soudaine générosité d’Ali Bongo aurait tout d’une action à visée électoraliste, qui s’inscrit dans cette pré-campagne électorale lancée il y a quelques jours, bien que le gouvernement se refuse à admettre l’évidence sans trop convaincre. À l’approche de la prochaine présidentielle, Ali Bongo tenterait-il de se servir du désarroi de certains citoyens à des fins électoralistes ? Si certains répondent par l’affirmative, les épargnants de BR Sarl ont perçu l’action du président de la République comme «une grâce».
Tout ceci ravive le souvenir de la déclaration du porte-parole du collectif la semaine dernière. Saint Roland Mba avait alors affirmé détenir des informations indiquant que Jean Ping serait la source de leur malheur. À en croire ses dires, l’activité politique de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine est financée en grande partie par l’argent de BR Sarl.