Ils ont placé toute leur confiance dans les Institutions du pays, et y ont cru jusqu’à la dernière seconde. Pourtant la réalité politique du pays n’a pas dérogé à la règle : Ali Bongo Ondimba est bel bien candidat à l’élection présidentielle du 27 août prochain. Ainsi en a décidé la commission électorale nationale autonome et permanente. Et ce, au grand désarroi des opposants, qui contestent l’authenticité de cette candidature, et menacent désormais de mettre le feu aux poudres.
C’est désormais fait ! Comme il fallait s’y attendre, la candidature contestée d’Ali Bongo Ondimba a finalement été validée, vendredi 15 juillet dernier par la commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP). Une pilule amère pour l’opposition qui multiplie en vain les démarches auprès des Institutions de la République, aux fins d’obtenir l’invalidation de cette candidature de l’actuel Chef de l’Etat à la présidentielle d’août prochain. C’est tout l’échec du projet « Tout sauf Ali »qui vient ainsi de voler en éclat parce que confronté à la rigidité du fonctionnement des institutions politiques dans notre pays.
Il aurait été naïf, voire même aveugle de la part des opposants qui ont fait de la disqualification par ces institutions du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) une fin en soi. Une vraie perte de temps pour toux ceux des candidats de l’opposition, qui ont pris fait et cause pour cette exclusion de l’actuel chef de l’Etat, au mépris du blocus institutionnel en vigueur dans notre pays.
Qu’il s’agisse de la CENAP intervenant en amont ou de la Cour constitutionnelle en aval, deux institutions déjà décriées pour leur collusion prononcée avec le PDG au pouvoir, il aurait été difficile, mieux impossible pour l’opposition d’obtenir une telle demande.
Ce qui aurait été une première dans l’histoire politique du Gabon. Surtout que toutes ces institutions pourtant habilitées à réguler le processus électoral déclinent, avec une ostentation démesurée leur compétence en la matière, prétextant, comme Marie Madeleine Mborantsuo (Présidente de la Cour Constitutionnelle) que le corps judiciaire est un ensemble de juridictions, avec des domaines de compétence différents. Mais le mérite de ce scrutin tant redouté aura été d’avoir révélé, à la face du monde le degré « d’absurdité et d’obstruction » régnant sur le fonctionnement des institutions au Gabon. La CENAP tout comme la Cour constitutionnelle, en dépit de leur niveau d’implication dans l’organisation et la gestion du processus électoral auront montré toutes deux leur incompétence notoire pour trancher une question qui pourtant ressort de leur domaine d’action.
Une incompétence voulue et entretenue pour tenir la dragée haute à l’opposition. Voilà ce qui vient créditer la thèse d’une démocratie verrouillée, thèse soutenue par l’opposition, qui accuse d’ailleurs le pouvoir de bloquer tous les mécanismes susceptibles de favoriser l’alternance politique dans notre pays. C’est donc à une sorte d’institutions dites de façade que se heurte désormais la démarche des opposants, visant à mettre Ali Bongo Ondimba hors de portée de la course présidentielle. Lesquels opposants après s’être rendu à cette évidence rigide et inopérante des institutions figurines devraient maintenant se concentrer sur l’essentiel.
C’est-à-dire taire leurs égos pour opposer une candidature unique à Ali Bongo Ondimba, s’ils tiennent vraiment à le laisser sur le carreau, plutôt que de provoquer toute confrontation physique avec lui.