'Union : Vous serez à nouveau face au public, ce soir et demain à l'Institut français, dans le cadre de nouveaux concerts. Quelle sera la particularité de ce double rendez-vous ?
Pierre Akendengue : Il n'y a pas une particularité dès lors que l'artiste a pour vocation de communiquer avec son public. Un nouveau concert est toujours l'occasion pour lui de renouveler le contrat tacite avec les mélomanes et spectateurs, dans une ambivalence de sentiments, de joie des retrouvailles, mêlée aussi à une peur de décevoir. Ces deux concerts sont sous-tendus par le thème "Libérée la liberté !" Voyez-vous, sous cette forme et son orthographe, le mot "libérer" se situe dans un aspect intemporel. C'est pour dire que cela réside en nous-même et que nous devrions trouver les raisons d'être libre ou de vouloir l'être. A mon sens, désirer être libre participe même de la destinée de l'Homme. Je disais quelque part dans une de mes chansons que vivre sans vivre sa liberté, ce n'est pas digne d'un peuple considérable. Et c'est un leitmotiv qui s'inscrit au cœur de ma démarche depuis le début de ma carrière, parce que l'artiste se fait une fidélité au cœur de lui-même et par rapport à lui-même. Donc, cette volonté de liberté pour moi ainsi que pour les autres m'a toujours habité.