Si rien n’est fait, l’entrée en vigueur le 4 août prochain de l’accord de partenariat établi en 2007 entre le Cameroun et l’Union Européenne (UE) pourrait peser lourdement sur l’intégration régionale et économique de la sous-région Cemac. Il y a urgence en la matière.
Les 4 août et 16 octobre prochains sont des dates cruciales pour l’avenir du partenariat entre l’UE et les pays de la sous-région Cemac. Si rien n’est fait, l’entrée en vigueur de l’accord bilatéral, conclu en 2007, entre le Cameroun et l’UE, en l’absence d’un cadre d’entente commun pour la relance des APE entre l’UE et la sous-région, pourrait avoir des répercussions lourdes sur les six économies membres de cette région d’Afrique.
La mise en œuvre de cet accord démantèlera en effet, les barrières douanières entre le Cameroun et l’UE, ce qui bouleversera de nombreux aspects du processus d’intégration régionale comme le tarif extérieur commun. Le Gabon a donc de quoi craindre. Et pour cause, l’adhésion confinerait les autres Etats membres au simple statut d’observateur. Bien plus, avec « le scénario d’ouverture de 73% des marchandises libres contre 27% de produits en régime taxés, l’impact fiscal net cumulatif de l’APE pour la région est une perte estimée à environ 7356 millions de dollars sur la période de démantèlement de 30 ans, soit environ moins de 4414 milliards de francs CFA de recettes fiscales à perdre », démontre le ministre du commerce, Madeleine Berre sur la base des études de simulations.
Pour le Gabon, la moyenne annuelle des pertes sur la même période est estimée à 88,1 millions de dollars, soit 52,86 milliards de francs CFA. Pour le même interlocuteur approché par le confrère de l’Union, « C’est dans l’intérêt de nos deux régions économiques (…) de parvenir à une entente sur les questions commerciales et économiques qui prennent en compte les préoccupations de toutes les parties prenantes. »
Course contre la montre
Le Cameroun n’est pas le seul élément facteur d’échec de ce partenariat. En marge de son partenariat avec la sous-région européenne, « Il y a aussi la décision unilatérale de l’UE de clôturer les négociations des APE avec les ACP le 16 octobre 2016. » Les pays membres de l’Afrique Centrale s’inscrivent plus dans une perspective de relance des négociations que dans une acceptation définitive. Ce qui explique l’existence du Comina, cet organe de négociation mis en place par les pays membres de la sous-région.
Si les dirigeants de la sous-région insistent sur le renouvellement de ce partenariat c’est avant tout parce que l’UE est un grand partenaire financier en Afrique centrale. Son implication dans la construction des infrastructures routières, le financement de l’éducation, de la santé et sur les aspects politiques et sécuritaires permet d’accompagner les actions de développement des autorités en place. L’UE est partenaire et peut-être le plus imminent en Afrique centrale. A Libreville, la réunion qui se profile dans le cadre de la révision de cet accord se présente décisive.